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Yémen: l’offensive rebelle ralentie par les raids, Al-Qaïda profite du chaos

L’opération militaire arabe menée par l’Arabie saoudite a ralenti la progression des rebelles chiites au Yémen, mais, profitant du chaos,Al-Qaïda a pris vendredi le contrôle d’une importante base militaire dans le sud-est.

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Le royaume sunnite saoudien, qui partage une longue frontière avec le Yémen, a lancé le 26 mars avec plusieurs pays arabes l’opération “Tempête décisive” pour empêcher selon lui les rebelles chiites Houthis de prendre le pouvoir, et l’Iran d’étendre son influence dans la région.

Au neuvième jour de l’opération, et sur fond de désorganisation des structures de l’Etat et de désordre au sein des forces gouvernementales, Aqpa (Al-Qaïda dans la péninsule arabique), la branche la plus dangereuse du réseau extrémiste sunnite, a procédé à une véritable démonstration de force en prenant, sans rencontrer aucune résistance selon des responsables, le quartier général de l’armée et le port de Moukalla.

Des centaines de combattants sont déployés depuis jeudi dans ce chef-lieu de la province du Hadramout, où vivent plus de 200.000 habitants. Seuls l’aéroport et quelques camps militaires proches leurs échappent encore, selon une source militaire.

Dans l’après-midi vendredi, des jihadistes paradaient dans les rues, et la population, effrayée, commençait à fuir.

La veille, les combattants d’Al-Qaïda avaient libéré 300 détenus en donnant l’assaut à la prison centrale, et, selon des habitants, lancé depuis des mosquées des appels “au jihad contre les chiites”, confirmant le risque d’une guerre confessionnelle dans ce pays pauvre de la péninsule arabique, où les combats ont fait plus de 500 morts en deux semaines.

Ennemis jurés mais tous deux hostiles au pouvoir du président en exil Abd Rabbo Mansour Hadi, les Houthis et Al-Qaïda s’étaient violemment affrontés ces derniers mois.

– Recul des Houthis –

Soumis à d’intenses bombardements nocturnes de la coalition à Aden (sud), la deuxième ville du Yémen, les rebelles Houthis et leurs alliés, des militaires fidèles à l’ex-président Ali Abdallah Saleh, ont dû battre en retraite du palais présidentiel qu’ils avaient pris la veille.

Au sol, ils font face aux combattants des “Comités populaires”, une force paramilitaire soutenant le président Hadi qui a dû quitter précipitamment son fief d’Aden fin mars pour se réfugier en Arabie saoudite.

Ce dernier a succédé en 2012 à M. Saleh, poussé au départ par une contestation populaire après plus de trois décennies au pouvoir. L’ex-président est soupçonné d’avoir aidé les rebelles, liés à l’Iran chiite, dans leur offensive lancée en septembre 2014 et qui leur a permis de s’emparer de vastes régions dont la capitale Sanaa.

“Les Houthis et leurs alliés se sont retirés avant l’aube du palais présidentiel Al-Maachiq après des raids aériens de la coalition et de violents affrontements avec les Comités populaires”, a déclaré à l’AFP un responsable.

Après les combats, les rebelles se sont repliés à Khor Maksar, un quartier voisin, où 12 des leurs ont été tués dans une attaque. Des snipers tiraient sur la ville depuis une montagne voisine, selon des habitants.

– Parachutages d’armes et de munitions –

Des accrochages se poursuivaient par intermittence dans les quartiers proches du palais et de l’aéroport d’Aden, bombardé dans la nuit par des navires de guerre de la coalition, selon des sources militaires.

La coalition a en outre procédé au parachutage près du port d’Aden de munitions et d’armes, dont des kalachnikovs, des fusils de snipers et du matériel de télécommunication, selon une source portuaire. Elle a précisé qu’un stock de vivres et de médicaments avait été acheminé par bateau.

A Ryad, le général Ahmed Assiri, porte-parole de la coalition, a confirmé le parachutage d'”un soutien logistique en tout genre”.

Dans la province voisine d’Abyane, 11 rebelles ont péri vendredi dans une embuscade tendue par des membres des Comités populaires près de Loder, selon des paramilitaires.

Des dissensions sont apparues au sein des forces armées ralliées aux rebelles. Des militaires de la 17e brigade d’infanterie, déployée près du détroit stratégique de Bab Al-Mandeb, à l’embouchure de la mer Rouge, “se sont rebellés contre leur commandant (…) qui s’est rallié cette semaine” aux Houthis, a déclaré à l’AFP un officier de cette unité, faisant état d’accrochages au sein de la brigade.

La coalition a par ailleurs détruit jeudi “des équipements militaires et des missiles” stockés par les rebelles sur l’île de Myun, au milieu du détroit de Bab al-Mandeb, a révélé le général Assiri lors de son point de presse.

En deux semaines, avec l’avancée des rebelles vers Aden, les combats au Yémen ont fait 519 morts et près de 1.700 blessés, a indiqué la responsable des opérations humanitaires de l’ONU Valerie Amos, “extrêmement inquiète” pour la sécurité des civils.

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