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Voie d’accès au complexe universitaire de Kabala : La route du cimetière des étudiants!

5 morts, 4 étudiants et 1 professeur, en une année scolaire, à la suite à des accidents de route. Avec l’intention d’en faire la route du savoir, l’Etat a envoyé ses étudiants sur la route du cimetière. Telle est l’impression commune de l’Association des Elèves et Etudiants du Mali et des parents des étudiants de l’Université de Kabala.

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Erreur de casting, ou volonté farouche de l’Etat à laisser les étudiants de Kabala face à leur triste sort ?

La question mérite d’être posée plus que jamais aujourd’hui. Cela si l’on sait que l’Etat a inauguré en grande pompe le complexe universitaire de Kabala, sans pour autant s’assurer de ses voies d’accès dont la plus importante reste celle qui relie ce village à la ville de Bamako. Une vieille artère, immensément fréquentée à toutes les heures de la journée par des usagers de tous horizons et des véhicules de tout gabarit dont des gros porteurs, ces camions  benne qui roulent à tombeau ouvert entre les berges de Kalabancoro et les maisons en chantier de ces nouveaux quartiers environnants.

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Sachant bien, comme dit un proverbe qu’on  « on ne suit pas deux fois la route du cimetière », les étudiants orientés au sein de ce campus universitaire se sont fait entendre jeudi dans la ville de Bamako où ils ont réussi à bloquer toutes les voies menant à Kabala, dont le pont Fahd, des heures durant. La raison est légitime : la route qui mène vers la cité universitaire de Kabala a fait des victimes dont la plupart sont des étudiants. Bilan : cinq morts avant même la fin de l’année universitaire.

«  Depuis plus de quatre mois nous démarchons le gouvernement afin de trouver des solutions à ces problèmes et nous n’avons pas eu de suite favorable. D’abord nous leur avons proposé  la mise en œuvre du projet de  construction d’une route à deux voies allant de l’aéroport de Bamako à la cité universitaire à Kabala, ensuite d’interdire formellement la circulation des gros porteurs  pendant les horaires des cours » déclare Idrissa Maïga, secrétaire général du comité AEEM de l’Ecole Normale Supérieure de Bamako  (ENSUP).  Il dira que face à la sourde oreille des autorités publiques, les étudiants ne lâcheront jamais leur lutte pour la mémoire de leurs camarades morts et la sauvegarde de la vie de ceux qui fréquentent toujours cette voie. Au demeurant, selon toujours le leader syndicaliste estudiantin, ils iront en grève illimitée.

Visiblement soucieux de leur sécurité, ces étudiants ont boycotté les examens de fin d’année pour décréter une grève de 48 heures avant de battre le pavé, de Kabala au Centre Commercial, prendre d’assaut la devanture du département de l’Equipement et du Désenclavement. A travers un sit-in, ils ont fait savoir au ministre de tutelle leur doléance, face au nombre  d’étudiants victimes   sur  la route de Kabala.

Certains manifestants n’ont pas manqué d’affirmer que si le gouvernement ne prend pas des dispositions face à ce fléau ils bruleront tous les camions benne qui fréquentent cette route de la cité universitaire de Kabala.

« Devons nous continuer à risquer notre vie parce que  nous voulons étudier ? » scandaient certains étudiants.

En plus des étudiants la peur se fait sentir chez des parents.

Mme Coulibaly Mariam Soumano, mère de Aîssata Coulibaly, une étudiante en 1ère  année à la Faculté des Lettres et Sciences du Langage (FLSL), n’a pas caché son inquiétude face au danger qui sévit sur la route de Kabala. «  Je veux un avenir meilleur pour ma fille, raison pour laquelle je l’ai inscrite à l’université mais je ne peux pas l’exposer aux dangers de la route.

Imaginez que ma fille ne retourne de l’université un jour  et qu’on vienne m’annoncer qu’elle est morte suite à un accident de circulation comme ces jeunes qui viennent de perdre leur vie sur la même route ? » s’interroge-t-elle, avant de demander au gouvernement d’assumer ses responsabilités et aux conducteurs des camions de rouler doucement afin que leurs enfants puissent se rendre à l’université, étudier en toute sécurité.

Ouvert en février 2017, le complexe universitaire de Kabala, manque de tout : campus, dortoirs, bus de navettes, routes d’accès….La liste est longue et la désolation grande.

Maïmouna Sidibé          

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