Suite à la prise des mesures restrictives unilatérales contre trois officiers maliens, à savoir, le colonel Sadio Camara, ministre de la Défense et des Anciens combattants, le colonel Alou Boi Diarra, le chef d’état-major de l’armée de l’air, et son adjoint, le lieutenant-colonel Adama Bagayoko, par le Bureau de contrôle des avoirs étrangers du Département du Trésor des Etats Unis d’Amérique, la réaction des autorités maliennes ne s’est fait pas attendre. Bamako « dénonce avec force l’approche agressive de Washington contre les autorités et le peuple malien ».
« Ces nouvelles mesures contraires au droit international que nous condamnons vigoureusement viennent malheureusement rallonger la longue liste des mesures agressives, des actes d’intimidation, de chantage et des campagnes hostiles contre le Mali, au moment où nous sommes résolument engagés dans la lutte contre le terrorisme et l’insécurité sous toutes ses formes », s’insurgent les autorités maliennes.
En outre, « le gouvernement de la transition invite les autorités américaines à se remémorer constamment de leur responsabilité dans l’aggravation de la situation sécuritaire dans notre pays, qui est consécutive à l’intervention militaire unilatérale de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) en Libye qui a déstabilisé toute la région. A cet égard, il est troublant de constater que les autorités américaines qui font partie de ceux qui ont activement contribué à la propagation du terrorisme et des armes dans le Sahel avec son lot de victimes, en créant le chaos en Libye, soient ceux-là mêmes qui, à défaut d’assurer le ‘’service après-vente’’ et de nous aider à relever ce défi, mènent des campagnes hostiles, diabolisent nos partenariats et tentent de saper le moral de nos vaillantes Forces de Défense et de Sécurité, en politisant et instrumentalisant les droits de l’Homme », rétorque le gouvernement.
Et rappelle : « Malgré un contexte général difficile subtilement aggravé pour le Mali à travers la désinformation et la propagande, sur fond de manœuvres géopolitiques exacerbées, la volonté inébranlable du gouvernement de la transition demeure la sécurisation du territoire et le retour à un ordre constitutionnel apaisé et sécurisé, en veillant à la stricte application des 3 principes guidant l’action publique au Mali définis par le Président de la Transition, à savoir: le respect de la souveraineté du Mali ; le respect des choix de partenariat et des choix stratégiques opérés par le Mali ; la prise en compte des intérêts vitaux du Peuple malien dans toutes les décisions. Tout en dénonçant avec force l’approche agressive des Etats Unis d’Amérique contre les Autorités et le Peuple malien, le Gouvernement de la Transition indique que l’adoption de ces mesures sans effets offre l’heureuse occasion de réitérer la fierté du Gouvernement et du Peuple malien aux militaires injustement ciblés en particulier, et à tous les éléments des Forces de défense et de sécurité en général pour leur engagement pour la défense de la patrie ».
Pour rappel, dans un communiqué de presse, publié le lundi 24 juillet dernier, le Bureau de contrôle des avoirs étrangers du Département du Trésor des Etats Unis d’Amérique annonce des mesures restrictives contre trois officiers maliens, à savoir, le colonel Sadio Camara, ministre de la Défense et des anciens combattants, le colonel Alou Boi Diarra, le chef d’état-major de l’armée de l’air, et son adjoint, le lieutenant-colonel Adama Bagayoko. Washington accuse ces trois valeureux officiers maliens d’avoir « facilité le déploiement et l’expansion » des activités du groupe paramilitaire russe Wagner dans le Sahel.
Les mesures restrictives des autorités américaines contre ces hauts gradés militaires maliens suscite aujourd’hui la colère des autorités de la transition qui accuse les États Unis d’être en partie responsable de la situation actuelle du pays. Va-t-on vers une brouille diplomatique entre les deux Pays ?
Affaire à suivre….
Source : l’Indicateur du Renouveau