Soumeylou Boubèye Maïga a eu une rencontre mardi à Washington avec la
directrice de l’Institution de Bretton Woods. A l’issue de cette rencontre, les deux parties ont exprimé leur volonté de consolider les relations de confiance qui ont permis à notre pays jusque-là de préserver son cadre macroéconomique et sa crédibilité interne et externe.
Au premier jour de sa visite de travail de quatre jours aux Etats-Unis, et au sortir d’une séance de travail avec la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, a déclaré que le programme entre les deux parties étant arrivé à expiration, «nous préparons un nouveau programme».
Le chef du gouvernement, qui est accompagné du ministre de l’Economie et des Finances, Boubou Cissé, de la ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Kamissa Camara, et du ministre de la Cohésion sociale, de la Paix et de Réconciliation nationale, Lassine Bouaré, a ajouté avoir indiqué à Mme Lagarde que le Mali souhaite “accélérer le rythme d’adoption de ce nouveau programme».
«Parce que cela nous permettrait de mobiliser des ressources importantes auprès de partenaires bilatéraux et multilatéraux», a-t-il argumenté. Après avoir plaidé pour une reprise rapide du programme du Mali pour faire face aux défis sécuritaires, M. Maïga a justifié les différentes contraintes qui ont émaillé le programme finissant, notamment les élections, le déploiement militaire et sa logistique.
Pour sa part, la directrice générale du FMI, qui s’est montrée sensible aux arguments de son hôte, a rappelé que notre pays est un partenaire de longue date du Fonds monétaire international (FMI). «Nous avons un partenariat pour essayer de travailler à améliorer la situation économique. Nous avons parlé ensemble de la situation économique actuelle, de la situation sécuritaire», a ajouté Christine Lagarde.
Elle a indiqué avoir exprimé au Premier ministre «toutes les condoléances du FMI à la suite du massacre terrible qui a affecté le Centre du pays», où un village entier a vécu des atrocités et des cruautés inommables.
«On est terriblement affecté et très soucieux de pouvoir participer à un effort de redressement sur le plan économique et permettre ainsi de donner une confiance aux opérateurs, aux investisseurs et permettre de récréer de l’activité économique et de la valeur ajoutée dans le pays», a dit la première responsable du FMI. Elle a assuré avoir discuté avec son hôte malien du calendrier, de la manière dont les deux parties peuvent travailler à cette restauration dans les prochains mois.
Quant à la santé financière du Mali, Mme Lagarde a indiqué que c’est un sujet sur lequel «nous travaillons ensemble et sur lequel nous allons, à nouveau, renouer les liens d’une coopération approfondie qui se négociera dans les mois qui viennent».
Soumeylou Boubèye Maïga a assuré avoir pris bonne note des efforts internes que notre pays doit faire et qu’il a déja engagé des actions en matière de fiscalité.
«Cela a pu produire des résultats que nous espérions. Maintenant, nous devons améliorer tout cela. Et, avec la directrice générale, je crois que nous partageons le souci de faire en sorte qu’un certain nombre de priorités puissent être à la portée de l’Etat».
Il s’agit notamment, «des questions de sécurité, de protection sociale afin de permettre aux populations les plus vulnérables et donc les plus exposées, d’être maintenues en capacité de résilience et ainsi soutenir aussi les efforts qui sont faits.
En somme, notre pays a devant lui un chantier important «mais qui est à notre portée», a dit le chef du gouvernement. La séance de travail avec la présidente par intérim de la Banque mondiale, Kristalina Georgieva, élargie à la délégation, a été l’occasion de réaffirmer que la stratégie d’accroissement de l’investissement dans le capital humain pour réduire la pauvreté et la promotion d’une prospérité partagée est accompagnée et soutenue par la Banque mondiale qui, à travers plusieurs projets, appuie notre pays dans l’atteinte de ses objectifs.
Les autres secteurs clés auxquels la Banque apporte son soutien sont : les télécommunications, les infrastructures et l’énergie. Sur ce dernier point, il faut rappeler que la Banque mondiale et le gouvernement ont signé une convention de 90 millions de dollars relative à un projet d’électrification rurale.
Aussi, les responsables de la Banque mondiale accordent-ils plus de crédit à la gestion publique au Mali. En ce sens qu’ils réitèrent leur soutien au gouvernement pour sa «bonne stratégie de développement».
Par ailleurs, les institutions de Bretton Woods ont salué, lors de leurs différentes rencontres annuelles, les performances économiques du Mali et exprimé leur disponibilité à accompagner notre pays dans sa politique de réforme, en vue de stimuler la croissance économique.
Rappelons que le vice-président de la Banque mondiale pour la région Afrique, Hafez Ghanem, a effectué, le 25 février 2019, une visite officielle au Mali.
Envoyé spécial Moussa DIARRA
L’Essor