Les Violences Basées sur le Genre (VBG) notamment le féminicide ne se fait plus rare au Mali. Ainsi, le taux de ce phénomène ne cesse d’augmenter chaque année. Pour preuve, rien qu’au mois d’octobre écoulé, des cas atroces ont défrayé la chronique, tel celui de l’homme qui a amputé les deux bras de sa femme à Bamako au cours d’une dispute. En plus de cela, un homme a brulé son épouse âgée de 21 ans jusqu’au 2ème degré dans la région de Nara et celle-ci a fini par succomber à ses blessures. Avec toutes ces atrocités, la loi contre les VBG tardent à être adoptée, et pourtant élaborée depuis des années. En attendant, les femmes meurent et les Autorités sont interpellées !
De nombreuses personnes estiment qu’il s’agit d’un simple gagne-pain pour les organisations féminines et une imposition des institutions internationales, mais en réalité sans un arsenal législatif fort les VBG (Violences Basées sur le Genre) ont de beaux jours devant elles, car elles deviennent récurrentes dans notre société avec de plus en plus de scènes d’atrocité. Dans la plupart des cas par des conjoints à l’encontre de leurs conjointes.
Selon le rapport du Système de Gestion d’Information liée aux VBG de l’UNFPA, le Mali a enregistré en 2022, 14264 cas de VBG. Comparativement à l’année 2021, il y’a une évolution de près de 50%.
C’est une lapalissade d’affirmer que dans notre pays les femmes (considérées par certains us comme les soumises) sont battues à mort par ceux qui doivent les protéger à vie. Certains époux sont devenus les bourreaux de leurs propres épouses. Cela fait des années maintenant que le Mali enregistre beaucoup de cas de VBG notamment de féminicide, de violences conjugales et autres…Mais pour ne pas susciter le courroux de certains religieux et dépositaires des us et coutumes, le pouvoir public peine à prendre et à vulgariser des mesures fortes.
Violences conjugales qui conduisent au drame !
Pour rappel, uniquement au cours du mois d’octobre passé, sans que tous les cas puissent être dévoilés, ceux qui ont été rapportés par les medias dépassent l’entendement. En illustrent ces cas de violences à l’encontre de ces deux femmes l’une âgée de 21 ans et l’autre 35 ans, victimes de leurs conjoints. Ainsi, par ses initiales, B.S, âgée de 21 ans, mariée à son cousin depuis 2018 fut brulée au 2ème degré par celui-ci le 17 octobre dernier dans la Commune de Ouagadou dans le village de Dougouni à 25 Km de Nara (Région de Nara). Le mari a commis cet acte abject quand la jeune dame était plongée dans un sommeil profond sous sa moustiquaire vers 3h du matin. Grièvement blessée et aussi enceinte de 4 mois, elle finira par perdre sa grossesse au CSREF de Nara où elle a reçu ses premiers soins. Evacuée d’urgence à l’hôpital Gabriel Touré avec l’appui financier d’une structure du MPFEF, BS a rendu l’âme suite à ses blessures le 26 Octobre dernier et inhumée à Dougouni. Quant au présumé auteur des faits qui n’est autre que son mari, il fut arrêté et transféré à la Maison Centrale d’Arrêt de Nara.
En ce qui concerne le cas de M.S, âgée environ d’une trentaine d’années, les faits se sont déroulés en mi-octobre à Torokorobougou en CV du District de Bamako. Lors d’une dispute, son mari a mutilé ses deux bras avec une machette. Contrairement à B.S, M.S a survécu miraculeusement à ses blessures, mais privée pour le reste de sa vie de l’usage de ses membres les plus vitaux.
A signaler que ces cas de violence contre les femmes s’ajoutent à tant d’autres commis au Mali. Et le cadre juridique pour punir est toujours au stade d’approbation selon le Ministre de la Justice, Mamoudou Kassogué. Et pourtant ces textes contre les VBG sont rédigés depuis des années. Combien de temps devrons-nous attendre encore pour son adoption? Ce qui est sûr le besoin de les mettre en vigueur sont plus qu’urgent.
Par Mariam Sissoko
Source : Le Sursaut