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Violences basées sur le genre: plus de 800 femmes violées à Tombouctou et Gao

Le centre Aoua KEÏTA a abrité, samedi dernier, les travaux de la 4e Assemblée générale extraordinaire du réseau des femmes anciennes ministres et parlementaires (REFAMP). Il ressort de l’intervention du représentant du FNUAP (Fonds des nations unies pour la population), Lamine TRAORE, que plus de 800 femmes ont été violées ces dernières années dans les seules régions de Tombouctou et de Gao. À l’issue des travaux, l’ancien premier ministre, Mme Cissé Mariam Kaïdama SIDIBE, a été élue pour un nouveau mandat de 3 ans.

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L’ouverture des travaux a enregistré la présence effective de la représentante du ministère de Femme, de l’enfant et de la famille, Mme Coulibaly Sira KEÏTA ; du représentant du FNUAP, Lamine TRAORE.
Les travaux de cette assemblée générale ordinaire ont été une occasion pour les membres du REFAMP de faire : l’examen et l’adoption du rapport narratif, et du rapport financier. Ils ont consacré la validation du plan d’action 2016. Les travaux de cette assemblée générale ont aussi été marqués par le renouvellement du bureau de l’organisation. Par ailleurs, l’assemblée générale extraordinaire a procédé à l’adoption de nouveaux textes pour le REFAMP qui n’avaient pas connu de changement, depuis 1996. Autre fait marquant, le mandat du bureau a été prolongé de 2 à 3 ans.
Intervenant au nom de la représentante résidente du FNUAP, Lamine TRAORE, a souligné, à l’ouverture des travaux, que ces dernières années, son organisation a enregistré plus de 800 cas de femmes violées, uniquement dans les régions de Gao et de Tombouctou. Aussi, a-t-il fait savoir, plus de 12 000 femmes ont été violentées et ont fait l’objet de prise en charge par le FNUAP. Dans son intervention, M. TRAORE a expliqué que toutes les questions liées au rôle et au statut de femme, notamment les questions relatives aux VBG (Violence basée sur le genre) est au cœur des actions du FNUAP.
Ces derniers mois, a-t-il dit, les efforts du FNUAP sont basés sur l’élaboration d’une loi criminalisant spécifiquement les VBG au Mali. Ainsi, il est prévu à la fin de ce mois, l’organisation d’un atelier avec les femmes parlementaires à Ségou. Le représentant du FNUAP a souligné que le RFAMP constitue pour les organisations de promotion des droits de la femme un créneau d’infiltration des instances de décisions.
Dans son intervention, l’ancien premier ministre, Mme Cissé Mariam Kaïdama SIDIBE, a di que notre pays venait de loin pour celui qui mesure l’ampleur de la crise multidimensionnelle, sans précédente, de 2012 qui a vu la chute du gouvernement qu’elle dirigeait et les conséquences qui s’en sont suivi. Ainsi, 4 ans après, presque tous nos acquis au plan économique, social, politique et culturel se sont écroulés, a-t-elle soutenu. Pour le REFAMP, c’est dans ce contexte difficile que les femmes du Mali se sont retrouvées pour dire non, pour dire stop, pour dire assez face à toute cette violence dont elles furent les premières victimes. Pour Kaïdama SIDIBE, cette mobilisation des femmes a permis, justement, de faire revenir les acteurs politiques à la raison pour mettre l’intérêt du Mali en avant.
Pour sa présidente, le REFAMP était au cœur de toutes ces initiatives prises par les femmes du Mali pour amoindrir les effets et les conséquences de la crise sur elles et les enfants.
L’organisation de l’élection présidentielle et législatives de 2013 qui a permis la mise en place des institutions de la République ; la signature de l’Accord pour la Paix intervenue en mai et juin 2015 à Bamako. Toutes choses qui font dire à Kaïdama SIDIBE que notre pays est sur la bonne voie. Toutefois, a-t-elle reconnu, des problèmes demeurent.
Au cours des élections passées, le Réseau, en dépit de ses moyens très limités, a apporté sa contribution à certaines femmes candidates et a continué parallèlement à ses actions de plaidoyer et de lobbying auprès des plus hautes autorités et des PTF pour l’amélioration des conditions de vie des femmes aux plans économique, social, politique, juridique, culturel, a soutenu Mme CISSE. À titre d’illustration, elle a expliqué que le comité de plaidoyer pour l’adoption de la loi sur le quota et sur d’autres textes concernant les femmes à l’Assemblée nationale est aujourd’hui présidé par le REFAMP.
Dans les perspectives, le Réseau entend jouer son rôle lors des élections communales et régionales annoncées. Il avait d’ailleurs, avec l’appui de l’ONU Femmes, entrepris des actions de plaidoyer auprès des partis politiques pour un meilleur positionnement des femmes sur les listes électorales lors des dites élections qui ont été finalement reportées, a-t-elle dit. Aussi, la tenue à Bamako, avant fin 2016, d’une rencontre des réseaux africains des femmes ministres et parlementaires est en ligne de mire.
Le Réseau africain a vu le jour il y a près de 20 ans avec l’appui du FNUAP. Aujourd’hui, il a besoin d’être redynamisé, restructuré afin que les membres, qui ont capitalisé beaucoup d’expériences, puissent mettre celles-ci à la disposition de leurs pays respectifs, selon ses membres.

Par Abdoulaye OUATTARA

 

Source: info-matin

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