La Gambie a fait des pas dans le sens de respecter les droits humains. Néanmoins, les séquelles du règne de Yahya Jammeh semblent tenaces eu égard aux dernières révélations d’Amnesty International au sortir de la rencontre que ses délégués ont eue avec le président Adama Barrow.
Selon un communiqué de l’ONG parvenue à Dakaractu, les droits-de-l’hommistes ont salué les efforts faits par son gouvernement, mais n’ont pas manqué de soulever des préoccupations relatives aux violations en cours, des droits humains dans ce pays.
Ainsi, la délégation d’Amnesty International conduite par Marie-Evelyne Petrus Barry, directrice du programme Afrique de l’Ouest et Afrique centrale à Amnesty International, a relevé que les forces de sécurité continuent d’avoir recours à une force excessive pour disperser les manifestations.
À cela s’ajoutent les arrestations tous azimuts pour des motifs peu convaincants. Les délégués d’Amnesty International qui se sont entretenus avec le chef de l’État gambien le jeudi 2 mai avancent comme preuve, les agissements de l’Unité anti-criminelle, créée en 2018, qui arrête et place des personnes en détention de manière arbitraire. Les arrestations des nommés Omar Touray et Ismaila Ceesay sont données en exemple.
Au chapitre des conditions carcérales, les délégués d’Amnesty International ont pointé du doigt les prisons Mile 2 et Janjanbubreh où des adolescents de 15 et 16 ans sont incarcérés avec des adultes sans être présentés à un tribunal.
Last but not least, les droits-de-l’hommistes se sont alarmés du fait que la peine de mort soit toujours en vigueur dans ce pays malgré les engagements d’Adama Barrow. Ils rappellent qu’en 2018, trois personnes ont été condamnées à mort.
« La Gambie a parcouru un long chemin en ce qui concerne le respect des droits humains sous la houlette du président Adama Barrow. Néanmoins, il demeure nécessaire de prendre des mesures dans certains domaines afin d’améliorer la situation des droits humains, a fait noter Marie-Evelyne Petrus Barry, directrice du programme Afrique de l’Ouest et Afrique centrale à Amnesty International.
Une série de dix recommandations ont été faites au chef de l’Exécutif gambien qui a renouvelé ses engagements à inscrire la Gambie dans le cercle des pays où les droits humains seront respectés.
Assane SEYE-Senegal7