L’hebdomadaire “Nouvelle Libération“ n’y va pas par quatre chemins: “le 1er vice-président de l’Assemblée nationale remporte les faveurs du président sortant de la Commission défense de la même institution, Karim Keita. Lequel est aussi le fils du Président de la République. En termes d’influence, il en a alors à revendre!“ (page 3 du n° 2030 du jeudi 7 mai 2020). Trois jours après, soit le 11 mai 2020 (jour anniversaire de la mort de Robert Nesta alias Bob Marley 1945 -1981), Moussa Timbiné -réélu député en Commune V- est élu président de l’Assemblée nationale du Mali.
Alors si j’étais Timbiné,
je demanderais à HAMA de me rendre moins impulsif et peu caractériel,
que je sois clean pendant trois ans, tout comme mon costume sera sans chemise aux couleurs vives et ma cravate ne sera plus bigarrée,
je ne regarderais plus mon vis- à- vis de haut, je serais sans arrogance ou la suffisance du chef de classe qui doit sa place à ses biceps,
je m’affranchirais de ma réputation de leader estudiantin fougueux, prompt à la bagarre et au maniement de la machette.
Je changerais mon vocabulaire et je me trouverais un bon nègre pour rédiger mes allocutions. En public je ne donnerais pas d’avis personnel, j’éviterais de formuler des phrases va-t-en-guerre parce que je suis le président d’une institution honorable.
Pour être exemplaire je ne ferais nullement abus d’autorité ou d’écart de langage, je respecterais les lois de la République,
j’irais à l’école des textes de la République, je bucherais la Constitution, je mémoriserais l’Accord pour la paix et la réconciliation, j’aurais l’accord politique de gouvernance en poche et j’aurais le règlement intérieur de l’Assemblée nationale sur ma table de chevet.
Mon “protecteur“ n’a acheté ni voix, ni conscience à coups de 50 millions. Je ne suis pas sous influence, la preuve on verra que l’argumentation dominera la position du clan pendant les débats.
J’ai obtenu 134 voix sur 147, très loin devant le grand Moussa Mara, mais petit Moussa qui n’a eu que 8 voix. Il n’est pas Général. Je lui tends la main et non un coup de poing (depuis dix ans je n’en lance plus). Mes détracteurs vont déchanter. Je vais surprendre.
La politique n’est pas mathématique,
d’ailleurs, je deviendrais “Moussa-le-Pacifique“ pour reprendre langue avec les camarades qui ne m’ont pas soutenu, pour recoller les morceaux au sein de mon parti suite à mes candidatures aux législatives et au perchoir,
si les opposants URD m’ont accordé leurs voix, ce n’est ni par opportunisme, ni circonstanciel ; je suis un rassembleur caché,
je me ferais violence pour approcher le trio Baba Nadio, Boubou Diallo et Mariam Sidibé de l’alliance Adema-URD-ADP Maliba. Ces cousins-là m’ont donné du mil à moudre. Je demanderais à Nadio comment il a séduit les habitants de notre Commune V. Au mieux je travaillerais avec lui et au pire nous serons sur la même liste à la prochaine législative.
Je ne suis là ni par la grâce du camarade-papa IBK, ni par les bénédictions de Mamie Manassa. Je ne suis ni un homme lige, ni un pantin. Je vais le prouver. J’ai 46 ans, je ne suis ni manipulé par Karim Keita, ni en mission pour personne. Pour préserver la paix sociale, je n’assurerais pas une présidence par intérim pour favoriser un quelconque membre de la famille du président- fondateur.
Je n’ai fait la Cour à personne et personne ne m’a fait la courte échelle.
Advienne que pourra !
Moïse Traoré.
Dieu chez les Dogon.
Mali Tribune