Le 30 juin 2001 à 17 h le tout nouveau président du tout nouveau parti politique qui venait d’être crée à savoir le Président IBK, s’est adressé au peuple du Mali et aux militants du RPM dans un stade portant le nom du père de l’indépendance du Mali (Modibo KEITA) noir de monde , où il n’y avait pas une place même pour une mouche.
En prenant le micro il a parlé en ces termes : ‘’Nous ne sommes donc pas ici par souci de nous-mêmes. Y sommes-nous pour créer les conditions de prise en compte effective de la vox populiste ? Assurément oui ! Croyons-nous aux hommes providentiels ? Certainement pas ! Mais au rôle que des hommes peuvent jouer, en raison de contextes particuliers, à des moments précis de l’histoire de leur peuple’’.Ce jour-là, les maliens de l’intérieur, comme de la diaspora ont-cru en un homme supposé être l’homme de la situation pour redresser la démocratie malienne après les deux mandats mouvementés du Président Alpha Oumar KONARE. La majorité du peuple et des cadres se sont engagés pour ce nouveau combat de redressement de la démocratie malienne. Rappelons qu’elle a été acquise un 26 mars 1991 au prix du sang de plusieurs martyrs couchés au carré qui porte leurs noms au cimetière de Niaréla en commune II du district de Bamako. Pour la réussite de ce combat, des cadres se sont réellement engagés, lors des prochaines élections présidentielles sachant bien que la victoire était au bout de l’effort. Mais le sort en a décidé autrement pendant au moins douze ans, de 2001 à 2013. Que de sacrifices consentis, que d’efforts financiers réalisés, que de don de soi fourni convaincu que le crédit est à l’homme qui est véritablement dans l’arène et dont le visage est couvert de poussière, de sueur , et de sang et qui s’efforce vaillamment de vaincre, mais qui se trompe, qui monte et qui tombe et tombe encore par ce qu’il y a pas d’effort sans erreur, qui connaît la grande dévotion et qui se dépense pour une cause valable, qui au mieux connaît à la fin le haut accomplissement du triomphe et qui au pire s’il échoue tout en ayant fortement osé, sait que sa place ne sera jamais avec ces âmes froides et timides qui ne connaissent ni victoire ni défaites. Effectivement en 2013, un concours de circonstance a influé sur le sort du RPM suite à la mutinerie du 22 mars 2012 qui a vu le régime d’ATT s’écrouler. Les nouveaux tenants du pouvoir ont vu en IBK le sauveur du Mali contre la crise sécuritaire qui se profilait à l’horizon. C’est donc dans des conditions qui laissaient présager le divorce entre le nord et le sud du Mali qu’IBK, président du RPM a pris les rênes du pouvoir pour un redressement total de la gouvernance mal en point depuis quelques mois. Que sont donc devenus, ces cadres qui au départ se sont donnés corps et âmes au parti du Tisserand pour faire de lui, ce qu’il est aujourd’hui ?
Dr Bokary TRETA : Secrétaire général du parti jusqu’en 2015. Dans son discours de création du RPM, il envisageait l’avenir sans complexe, mais avec humilité qui sied à des femmes et des hommes ayant pleine conscience d’être en mission, au service d’un projet porteur, mais avec la sérénité de militantes et de militants d’une ère nouvelle, sublimant la quintessence des expériences engrangées par la lutte du peuple malien pour la démocratie, tel était leur credo au RPM.
C’est seulement en 2011, qu’il est entré dans le dernier gouvernement d’ATT en qualité de Ministre de l’élevage jusqu’au coup d’état du 22 mars 2012. Puis en septembre 2013, il est de nouveau entré dans le tout premier gouvernement d’IBK en qualité de Ministre de développement rural (donc un super ministre regroupant, l’élevage, l’agriculture et la pêche). Il s’est donc retrouvé par la suite dans les différents gouvernements successifs d’IBK. Il est parti du gouvernement en même temps que le premier Ministre Modibo KEITA et mis au garage. N’eût été l’intervention du Président Alpha CONDE de la Guinée, ça en était fini pour lui. Il a donc été nommé PCA de la nouvelle banque BMS- qui a avalé la banque de l’habitat quelques mois après son départ du gouvernement. Ce cadre a été la cheville ouvrière du parti depuis sa création, le meilleur cadre du parti en termes d’organisation. Il avait en tête les numéros de téléphone de tous les secrétaires généraux des sections, des sous-sections, des membres du bureau politique national et les secrétaires généraux des sections de l’extérieur. Il a lié des relations cordiales avec plusieurs marabouts du centre comme du nord afin que le RPM et IBK y soient. Son combat, après l’arrivée d’IBK à la tête de l’Etat, était que le parti devrait avoir la primauté sur la ‘’famille d’abord’’. C’est certainement, ce qui a causé sa perte et l’estime qu’IBK avait pour lui. Il fait parti des cadres qui n’hésitent pas à contrarier le président du parti avec des arguments bien valables. Signalons qu’il a été toujours un homme de réseau. Son sort n’est pas aujourd’hui enviable. Après avoir perdu le gouvernement, il pense être un législateur à l’hémicycle de Bagadadji pour prendre la tête de la troisième institution du Mali. En qualité de président du parti, regroupant 66 députés RPM à l’hémicycle, un courant de jeunes aux dents longues, veut lui barrer cette route avec la complicité du Président IBK qui pense que dans cette position, il constituera une majorité contre sa gouvernance. Quel méchant sort pour ce cadre militant de l’avènement de la démocratie au Mali et membre fondateur du RPM ?
Professeur Koungarma KODIO : Président du groupe parlementaire des indépendants affiliés à Alternative 2002. Dans son discours le 30 juin 2001, il disait ceci : « Le vaste mouvement des Alternatistes et des Clubs de soutien à IBK qui a abouti à ce jour mémorable que nous vivons aujourd’hui est né du constat de divorce avec les valeurs qu’incarne notre peuple et qui ont toujours fait sa fierté, à savoir : la dignité, la probité morale, l’amour du travail, le respect de la personne humaine etc… A partir du moment où ces valeurs cardinales ne sont pas respectées, il appartient à chacun de prendre sa responsabilité et toute sa responsabilité devant l’histoire et le peuple. Nous, militants du mouvement Alternative 2002, avons opté pour le respect, la défense et la sauvegarde de ces valeurs à travers lesquelles notre peuple se reconnaît en disant non à leur rejet et à leur négation. Il ne nous semble pas possible de choisir une autre voie. Nous avons souhaité l’émergence d’une nouvelle société qui rassemble le peuple malien et qui incarne ces valeurs ». Après ce discours, et les premiers mouvements qui ont suivi le congrès constitutif, et l’élection présidentielle de 2002, il a disparu des écrans radars politiques. Sa seule ambition était après un moment de désespoir, de devenir le président de la région de Mopti lors de l’élection annulée en 2017.
Ousmane Niani TRAORE : Président de la coordination des jeunes du Mouvement Alternative 2002. Ce dernier a révélé lors du congrès, le travail réalisé par ce mouvement par la mise en place d’une centaine de clubs des amis d’IBK avant le 30 juin 2001. Cela a permis de mettre en place un bureau provisoire de 41 membres et doté d’un siège permanent. La coordination de cette jeunesse a même demandé que le camarade IBK se porte candidat du parti à l’élection présidentielle de 2002.Il fut le chef de cabinet du ministre Nancouman KEITA, en charge de l’environnement lors du premier mandat d’ATT de 2002 à 2007. Après cette période, il n’a plus jamais été retrouvé par les radars politiques. La déception politique l’a-t-il emporté dans les vagues du fleuve Djoliba. En tout cas on n’entend plus parlé de lui. Il devient du coup un porté disparu.
Mahamane BABY : Premier président de l’Union des jeunes du RPM (UJ-RPM) a eu un poste à l’extérieur du Mali notamment au Niger, tout juste après la création du parti. Puis il a été affecté en Allemagne avant d’atterrir au Mali. A la faveur de l’élection d’IBK en 2013, il fût nommé Ministre de l’emploi et de la formation professionnelle pendant au moins quatre ans. C’est lui qui était chargé de l’emploi des jeunes. Il avait pris l’habitude de donner des chiffres sur l’emploi, qui sans être fictifs, ne donnaient pas de preuves pour convaincre les maliens. Est-ce à cause de cela qu’il fût limogé ? Egalement son poste de porte-parole du gouvernement ne lui a pas porté bonheur. C’est lui qui a informé le peuple qu’ATT allait être poursuivi par IBK pour haute trahison.Sans pouvoir présenter de preuves, ce geste fut une honte nationale, au moment où IBK avait fait pire qu’ATT. En tout cas le nouveau ministre qui l’a remplacé s’est bien distingué dans le mensonge et le griotisme politique. Depuis son départ du gouvernement, il est lui aussi porté disparu. Peut-on se poser la question de savoir si le RPM a-t-il fini de ‘’bouffer’’ ses premiers enfants ?
Bakary Konimba TRAORE : Premier secrétaire aux questions économiques et financières est tombé malade, tout juste à la veille de l’arrivée d’IBK au pouvoir. Il a pu bénéficier d’une évacuation sanitaire à Cuba pour des soins médicaux. Son état de santé reste stationnaire, mais cela ne lui a pas permis de redevenir actif dans le parti. Qu’est-ce que le RPM et le Président IBK lui ont fait en retour pour améliorer ses conditions de vie ? La politique est-elle une profession ingrate au finish ?
Siramakan KEITA
Source: Le Carréfour