C’est un véritable drame social que vit, depuis 2003, Guédiouma DOUMBIA, ouvrier agricole de son état, ressortissant de Bougouni. Son malheur a été de réclamer ses arriérés de salaire à son patron qui lui a brulé les deux mains comme un vulgaire malfrat sur le moteur d’une moto «Dragon» chauffé à blanc. De quoi s’agit-il ?
Selon la version de M DOUMBIA, que nous avons rencontré, ces derniers temps, ces faits, aussi dramatiques que cruels, remontent à 2003. Au fait, il était ouvrier agricole à Kléla Dougounisso, chez Fousseyni BENGALY, pour qui il a travaillé pendant plus de deux ans. A la fin du contrat, son ex-patron, M. BENGALY, n’a pas pu honorer tous ses engagements. En effet, il lui restait à payer la somme de 37 000 FCFA qu’il a réclamé sans succès avec son patron qui, rapporte-t-il, a décidé de le faire payer autrement.
Au fait, selon ses propres explications, il s’est emparé du bélier du patron qu’il avait l’intention d’aller vendre à la foire du village voisin afin de retrancher le montant qu’il lui doit.
Alerté, le patron s’est fait accompagner par le nommé Ousmane BENGALY, pour aller à ses trousses. Ces deux bourreaux l’ont immobilisé avant de mettre ses deux mains sur le moteur de leur engin chauffé à blanc. Il en a résulté des blessures profondes occasionnant des brûlures du 3è degré sur la main gauche et une amputation de la main droite.
«Je suis devenu invalide et ne peux plus exercer mon métier de cultivateur», se lamente-t-il.
Avant d’ajouter : «J’ai entamé les démarches judiciaires pour être dédommagé. Toutes les tentatives sont demeurées vaines parce que le rapport de la gendarmerie fait état de la mort certaine de mes agresseurs».
A défaut d’avoir justice, M. DOUMBIA lance un appel à la solidarité et au soutien des bonnes volontés.
En tout cas, les traces des brulures qui sont très visibles, dénotent la gravité de l’acte. D’ailleurs, le pauvre M DOUMBIA a finalement perdu l’usage de ses deux mains.
Devenu un handicapé par le force des choses, Guédiouma DOUMBIA vit aussi dans un dénouement total dans l’un des quartiers périphérique de Bamako grâce à de bonnes volontés.
Par Abdoulaye OUATTARA