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Vente de bananes et d’oranges à Bamako : Le secret de ces femmes « dogons » !

Jadis connues à Bamako comme des valeureuses aide-ménagères, les filles et femmes dogons sont devenues des véritables vendeuses de fruits notamment des bananes et des oranges. Elles se sont imposées dans le secteur grâce à leur bravoure. Ces femmes « dogons »sont de plus en plus imposantes. Qui dit mieux ? Chaque jour, très tôt, elles prennent d’assaut la grande place de dépôt de fruit à Bozola derrière la cour de l’Hôtel Laïco de l’Amitié. Cette place est communément appelée en bambara « namassa dangan ».

D’autres s’approvisionnent à partir du marché de Médine. S’éloignant de l’esprit du gain facile, ces femmes parcourent des kilomètres par jour à travers la ville pour vendre ces dits fruits. Elles ont préféré la fatigue et la souffrance à place de la débauche pour aider leurs époux de manière à apporter dignement leur contribution aux charges du ménage. A longueur de journée, ces femmes sont visibles même dans les coins inaccessibles du district. Ce constat est une réalité qui est indiscutable à tout point de vue. Depuis des années, ces femmes dogons s’imposent de plus en plus dans ce secteur. Questions: Pourquoi sont-elles aussi nombreuses à s’intéresser à cette vente ? Quel est donc leur secret ? Ces interrogations peuvent paraître absurdes quand on se réfère uniquement au seul profit que peut engendrer ce commerce. Domiciliée quelque part au quartier Banconi Razel, K Guindo exerce ce métier il ya dix ans. Elle s’est confiée à votre serviteur : « C’est une cousine qui m’a initiée dans cette vente. J’ai commencé d’abord par la vente des bananes. Ensuite, j’ai associé les oranges. J’avoue que ce métier demande beaucoup de courage. Souvent, on peut faire plus de 5000fcfa de bénéfice par jour. Tout n’est pas toujours rose. Il arrive des moments où nous perdions. Il faut accepter la souffrance pour gagner quelque chose. Seul le courage fait la différence. Comparativement à ce que gagnent les aide-ménagères par mois, il faut reconnaitre que nous gagnions plus. Mais, il faut accepter de se réveiller très tôt, de marcher sous le soleil, le froid, sous la pluie. Nous sommes habituées à cela depuis le village. C’est le fondement de notre secret. En plus, il faut résister aux harcèlements des hommes ». La dame nous affirmé qu’elle a pu économiser et s’acheter 2 terrains à usage d’habitation à Yirimadio pour son mari gardien. Rencontrée à Niamakoro, A Tembely est une mère de 5enfants dont 3 fréquentent des écoles différentes. Son époux est un maçon. Elle ignore la distance et le nombre de quartiers qu’elle parcourt en une journée pour vendre ces fruits. Elle a soutenu que c’est à travers cette vente qu’elle parvient à s’acquitter des frais de scolarité de ses enfants. La vente des bananes et oranges n’est pas l’affaire des paresseux a noté A Tembely. C’est vrai qu’il ne faut pas écarter la chance, mais la persévérance est capitale. Pour elle, avoir 5f à la sueur de son front, vaut mieux que faire la prostitution pour gagner 10000fcfa. « Les femmes dogons savent ce qu’elles font, et n’ont pas honte d’exercer ce commerce. Tu n’as pas besoin de connaitre quelqu’un pour faire cette vente. Il suffit d’avoir des bons fruits », a-t-elle martelé. Quoi de plus pour féliciter la bravoure de ces femmes dogons qui participent considérablement à l’épanouissement de leur famille.

Par Jean Goïta

La Lettre du Peuple

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