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Vague d’expulsions des Maliens: l’AME interpelle les autorités nationales

Face à la vague d’expulsions et refoulements de nos compatriotes d’Asie, d’Europe et même d’Afrique, l’Association malienne des expulsés (AME) a animé une conférence de presse, hier mardi, à son siège, à Djélibougou, pour faire part de son indignation face à ce qu’elle appelle les violations des droits humains qui accompagnent ces actes. Face à cette situation, l’AME a invité le gouvernement à mettre l’accent sur la résolution des problèmes de chômage des jeunes et l’amélioration des conditions de vie des Maliens.

Ousmane Diarra president AME conference

La conférence était animée par le président de l’AME, Ousmane Diarra, en présence du juriste de l’Association, Amadou Konaté, et de la responsable plaidoyer, communication, Mme Doumbia Souadou Traoré. On y notait également la présence d’autres responsables de l’organisation.
Le conférencier, Ousmane Diarra, a fait constater que depuis l’année dernière, le Mali assiste à des vagues d’expulsions, de refoulements et de rapatriements de ses ressortissants d’Asie, d’Europe et même du Continent africain. Ce problème récurrent de refoulements, d’expulsions et de rapatriement de migrants maliens s’accentue, de jour en jour, et devient de plus en plus préoccupant, a-t-il indiqué.
Selon le conférencier, ces expulsions font partie des réalités actuelles de la politique migratoire des pays d’accueil, comme l’UE qui, depuis de nombreuses années, a mis des dispositifs impressionnants pour freiner des arrivées massives sur son Continent.
« La lutte contre l’immigration dite illégale constitue une priorité dans la politique mise en place par l’Union européenne qui présente cette forme de migration comme un fléau dangereux à combattre. Cette attitude de l’Union européenne consiste à se focaliser sur les conséquences sans se soucier des causes profondes du phénomène de la migration », a-t-il souligné. Cependant, il estime que des raisons valables bien connues poussent nos compatriotes à partir. Il s’agit notamment du manque d’emploi des jeunes, de leurs situations économiques et professionnelles difficiles et du manque de perspective qui caractérise leur quotidien.
Au lieu de regarder en face, cette réalité, l’Union européenne se refuge derrière la distinction ou la catégorisation des migrants (économiques et demandeurs d’asile). Toute chose qui constitue, selon lui, une mauvaise lecture de la situation et ne contribue pas à la réduction du phénomène de flux vers l’Europe.
À l’endroit de nos dirigeants, l’AME pense qu’il est temps de mettre l’accent sur la résolution des problèmes de chômage et l’amélioration des conditions de vie des citoyens pour espérer sur une éventuelle fin de la forme de migration qui met la vie de nos compatriotes en danger et qui les expose à des violations des droits humains dans les pays de transit et de destination.
Le président de l’EME s’est, tout de même, réjoui de l’élaboration de la politique migratoire par le gouvernement malien dont le financement tourne autour de 120 milliards de FCFA. Aujourd’hui, l’inquiétude des responsables de l’AME se situe au niveau de la mobilisation de ce financement. Car, l’État ne disposant pas suffisamment de moyen pour faire face à sa politique pourra-t-il résister au chantage des partenaires financiers, dont l’UE ?
M. Diarra reste pessimiste et s’inquiète de la signature d’accords entre notre gouvernement et ces partenaires financiers qui compromettent la sécurité de nos compatriotes dans ces pays. Car selon le conférencier, la diaspora malienne contribue significativement à l’amélioration des conditions de vie par l’envoi des fonds importants à la famille, des investissements humains et financiers pour la réalisation des infrastructures (constructions d’écoles, de centres de santé, de routes, de mosquées) sans oublier l’amélioration d’accès à l’eau potable à travers des réalisations hydrauliques.
Pour rappel, l’AME a recensé au moins 819 Maliens expulsés, refoulés ou rapatriés, entre janvier et mars 2016, principalement de l’Arabie Saoudite (140), du Gabon (186), de l’Angola (1), de la Libye (344), d’Espagne (48), de la France (19), du Maroc (31), de la Mauritanie (50).
L’Association Malienne des expulsés, au nom de la défense des droits des migrants, condamne ce refoulement massif et exhorte le gouvernement du Mali et ses représentations diplomatiques et consulaires à privilégier davantage la protection des droits des Maliens sans distinction aucune. Elle dénonce, par la même occasion, avec force le silence coupable de nos dirigeants.

Par Sidi Dao

 

Source: info-matin

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