Les vacances sans repos ! c’est en cela que se qualifie la situation actuelle de bons nombres d’enfants dans la ville de Bamako. Travailler à mieux organiser la nouvelle rentrée scolaire, c’est dans ce souci que les scolaires effectuent les travaux d’apprentissages, entre autres : la soudure, la mécanique, le commerce. De ces activités, le commerce reste l’activité phare de la plupart de ses enfants qui sont majoritairement des garçons issus des familles dont la situation sociale et financière reste instable.
La distraction et le repos sont des luxes que ne peuvent se permettre tous les enfants. Issus d’un milieu pauvre, ils sont nombreux les enfants qui font des activités lucratives afin d’aider les parents pour la rentrée prochaine. En ce moment, on les aperçoit un peu partout, dans les marchés, aux feux tricolores, sur les grandes artères de la ville. Ils se transforment en vendeur ambulant et passent les vacances à faire le commerce d’articles divers. Ils arpentent les artères de la capitale avec des mouchoirs, des essuies classes, des biscuits, entre autres articles qu’ils achètent auprès des grossistes à la veille. Et grâce à cette activité font des économies qui vont servir à acheter de nouveaux habits et de fournitures scolaires.
Bréhima, se faufile entre les voitures, dans les bras, un carton garni de chewing-gum, de cotons-tiges, de mouchoirs, de files dentaires, nous aborde tout en sueur « voulez-vous une boite de chewing-gum ?», interroge-t-il. Et un petit échange s’en suit.
« Je suis orphelin de père et j’ai trois frères et sœur. Ma mère est une ménagère et ne peut pas assurer toutes les dépenses de la rentrée seule. Donc je fais ce petit commerce pour assurer mes besoins et préparer l’année scolaire. Et souvent je l’aide pour mes sœurs. Mon frère aussi comme moi, fait le même travail » confie-t-il.
Issu d’une grande famille, Issiaka, élève, quant à lui, a choisi de vendre des essuies glaces, et des désodorisants pour voitures. « Les parents n’ont pas les moyens d’assurer la rentrée scolaire à nous tous, vu que nous voulons poursuivre les études afin de nous préparer pour un avenir meilleur, moi et mes frères faisons de petites activités lucratives » a-t-il expliqué.
Fatoumata a quitté Konséguela, son village, depuis la fermeture des classes pour Bamako, ici elle travaille comme aide-ménagère depuis plus de trois mois.
« Dans mon village, ce ne sont pas tous les parents qui assument les frais des fournitures scolaires des filles. C’est le cadet de leur souci, vu que je veux poursuivre mes études pour devenir quelqu’un, je viens chercher de quoi assurer mon année scolaire avec la complicité de ma mère qui me soutient totalement », a-t-elle révélé.
Il est vrai que l’esprit des vacances, c’est l’épanouissement et le repos. Pendant que certains enfants, occupent leur vacance à faire des activités de distraction et reposante, entre sorties, jeux vidéo, bande dessinée, il y a n’en même, qui ont la chance de sortir hors du pays afin de mieux profiter de cette période.
ADAM DIALLO