Dans la sécurisation des personnes et de leurs biens, les régimes successifs du Mali ont posé assez d’actes en vue de l’instauration de la quiétude au sein de la population. La police et la gendarmerie ont connu, après l’indépendance, le recrutement d’effectifs très importants pour faire face aux défis de sécurité. Chaque corps a fait sa mue. La Garde républicaine est devenue garde nationale. Dans les prisons la Garde a été remplacée par des surveillants de prison. Ce corps militaire est en train de sauter dans l’inconnu.

La semaine dernière, on a pu constater avec une grande surprise que des éléments de la Garde nationale de la ville de Sikasso étaient sur le petit écran, présentant des malfrats. L’élément de notre confrère Sékou Konaté de l’ORTM Sikasso a fait l’objet de commentaires dans certains milieux.

Les auxiliaires de justice qui sont connus de nos tribunaux sont la police et la gendarmerie nationale. Les éléments  de la garde nationale sont chargés de la garde rapprochée des personnalités,  de la protection des édifices et de la défense du territoire. Utilisée par le département de la sécurité intérieure à travers sa Section maintien d’ordre, la Garde nationale ne saurait usurper, dans un véritable Etat de droit, le travail dévolu aux structures appelées Officiers de police judiciaire.

L’amalgame fait par la compagnie de la Garde nationale de Sikasso est une ingérence grave qui, si elle n’est pas dénoncée, arrêtée à temps, risque de conduire dans les prochains jours à un conflit de compétence entre ce corps et les policiers et gendarmes. Depuis quand la Garde prend et garde à son niveau des malfrats ?

Peut être à la faveur de cette grave cacophonie qui règne au sein des forces armées et de sécurité depuis le coup d’Etat militaire du 22 mars 2012 ! Il ne saurait y avoir d’amalgame, dans les missions. On aurait compris que la Garde nationale conduise les malfrats à la Brigade de gendarmerie ou au Commissariat de police.

Il urge que la hiérarchie s’implique et rappelle à la Garde nationale ses missions réelles. En ne réagissant pas, la tutelle ouvre ainsi la voie à l’anarchie. Peut être que l’armée de l’air, le génie militaire, le régiment des bérets rouges, la direction centrale de la santé, les éléments du GAM appréhenderont aussi dans les jours à venir des malfrats et les présenteront à la télé ! Le Mali qui se cherche , doit faire en sorte que cette ingérence ne se répète plus et qu’à chaque entité, on notifie la mission à elle confiée par les plus hautes autorités.

Source: Le Pouce