Pour masquer la durée de validité des sacs de farine Massa, l’usine M’Bouna Industries mentionne rarement les dates d’expiration. Une tentative de fraude qui risque de faire des dégâts parmi les consommateurs de pain à Bamako et dans les autres villes du Mali.
L’usine M’Bouna Industries “Les Moulins des boulangers” est une minoterie dont la première pierre a été posée en 2015. Deux ans après sa construction, l’usine a commencé à produire ses premiers sacs de farine.
C’est un investissement de 9 milliards de F CFA. Le moulin M’Bouna Industries produit de la farine de blé tendre de type 55 (farine Massa). Sa capacité de production est de 200 tonnes par jour. Elle produit aussi de l’aliment bétail pour une capacité de 5 tonnes par heure. L’unité industrielle utilise le blé comme matière première. Elle achète une partie sur place et importe le reste de l’extérieur notamment la France, la Russie et le Canada. L’usine a commencé sa production en juin 2017.
Si l’arrivée de cette usine a été saluée par la population malienne, sa prestation reste à désirer. La farine produit par l’usine se nomme “farine Massa”. Elle expire 90 jours après sa date de production. Malheureusement, compte tenu de certaines contraintes du marché, les produits ne sont pas écoulés en 90 jours. Du coup, la société se trouve avec de la farine périmée non utilisable.
Pour pallier cette situation, la direction a eu une stratégie peu orthodoxe. Il s’agit de ne pas mentionner la date d’expiration sur certains sacs. Ces farines périmées sont vendues sur nos marchés et utilisées par les boulangers qui ne tiennent pas en compte la date de péremption. Le plus important pour ces boulangers, c’est de faire le maximum de bénéfices, peu importe la santé des consommateurs.
Le promoteur de l’usine, Abdoulaye Hamidou Cissé, et le directeur général, Mohamed Cissé sont soupçonnés de tricherie et de nuisance à la santé publique.
Contacté par nos soins, Hamada Dagamaïssa, chargé des relations avec l’administration à la direction générale de l’usine M’Bouna, a juste promis de nous offrir le document d’un huissier qui a enquêté sur la question. Malheureusement, de cette date à nos jours, aucun document n’est visible, pour dire que la société est incapable de démentir.
Les plus hautes autorités devraient ouvrir une enquête pour empêcher la société d’écouler ses produits expirés sur nos marchés.
Affaire à suivre.
Y. Doumbia
L’Indicateur du Renouveau