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URGENT! CONTRIBUTION DE L’AMDH A LA 24eme SESSION DE L’ESPACE D’INTERPELLATION DEMOCRATIQUE (EID) 2019

Tribune d’expression démocratique pour faire l’état des lieux des droits de l’homme au Mali et interpeller les décideurs sur des lacunes en matière de la protection et promotion des droits humains au Mali.

 

Monsieur le Président du Jury d’Honneur ;
Mesdames et Messieurs les membres du Jury d’Honneur ;
Monsieur le Premier Ministre ;
Honorable Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;
Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement ;
Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions ;
Monsieur le Médiateur de la République ;
Mesdames et Messieurs les Représentants du Corps Diplomatique et des institutions accréditées au Mali ;
Messieurs/Mesdames les représentants des autorités coutumières et religieuses
Mesdames et Messieurs les membres de la Société Civile ;
Mesdames et Messieurs de la Presse ;
Mesdames et Messieurs, Distingués invités ;
En vos rangs et Qualités

C’est toujours un immense plaisir pour nous d’être à cette tribune d’expression démocratique pour faire l’état des lieux des droits de l’homme au Mali et interpeller les décideurs sur des lacunes en matière de la protection et promotion des droits humains au Mali.
Mesdames/Messieurs les membres du Jury
Monsieur le Premier Ministre

L’heure est grave et la situation générale ne doit laisser personne indifférente, elle interpelle tous et chacun et exige un sursaut patriotique sans égal pour sauver ce qui nous unit.

Permettez-moi de vous entretenir de nos inquiétudes et réflexions sur des problématiques liées notamment : i) à la justice et à l’impunité ; ii) à l’insécurité galopante, iii) à des inégalités sociales ; à la situation des enfants déscolarisés des zones de tension ; aux déplacés forcés ; à l’esclavage dans la région de Kayes…

L’AMDH salue les efforts accomplis par les autorités, notamment la nouvelle dynamique de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite. Nous rappelons qu’il y a des liens fusionnels entre la bonne gouvernance et la jouissance effective des droits humains. Chaque denier public détourné viole un droit de l’Homme. En effet, le détournement de deniers publics constitue un sérieux obstacle à l’accès à certains services essentiels. Tout en demandant aux autorités maliennes à fournir aux acteurs judiciaires les moyens nécessaires à l’accomplissement de cette œuvre de « salubrité publique « , l’AMDH encourage les autorités judiciaires à respecter les principes de présomption d’innocence et du droit à un procès équitable.
S’agissant de la lutte contre l’impunité relative aux crimes commis dans le contexte du conflit, l’AMDH sollicite les autorités Malienne à doubler d’efforts pour enquêter, poursuivre et juger les auteurs des graves violations des droits de l’homme commises tant au nord qu’au centre du Mali, sans discrimination aucune entre les bourreaux.
Les retards dans des procédures sont de nature à violer les droits inaliénables des victimes et le principe d’être jugé dans un délai raisonnable.
En ce qui concerne l’insécurité au Mali, est-elle toujours résiduelle ? Ai-je besoin de dire non ? Le centre s’embrase et le nombre de victimes tant civils que militaires se compte par centaines.

Malgré la prise de dispositions visant à renforcer relativement les capacités d’intervention des Fama (formation et logistiques), nos bases militaires continuent d’être la cible des attaques causant d’énormes pertes en vies humaines sans qu’on arrive dans la plupart des cas à traquer les auteurs de ces crimes.

Il est temps d’interroger l’approche actuelle et de penser à des solutions hybrides, seules à mesure de soulager les populations maliennes.

De ce fait, nous pensons qu’il y a lieu d’adapter le Plan de sécurisation des régions du nord et du centre du Mali en y intégrant notamment les dispositions suivantes :
Poursuivre les efforts en faveur du désarmement, la démobilisation et la réinsertion des éléments des groupes armés, milices et autres groupes d’auto-défense présents et actifs ;
Garantir la sécurité des personnes et de leurs biens, notamment par le déploiement de forces de défense et de sécurité pleinement respectueuses des droits humains ;
Promouvoir la consultation des communautés locales au plan de sécurisation de leurs zones ;
Restaurer et renforcer la confiance entre les populations locales et l’État à travers notamment une approche de sécurité collaborative mettant au centre les populations.

Mesdames/Messieurs les membres du Jury
Monsieur le Premier Ministre
Le Mali recule au regard des pratiques barbares de l’esclavage dans la première région du Mali, nous sommes tombés des nuits, malgré l’existence de la constitution du 25 février 1992 et des conventions internationales auxquelles le Mali est partie, la pratique de l’esclavage sévit encore de nos jours. C’est surprenant que les autorités Maliennes ne saisissent pas les signes avant coureurs d’une autre catastrophe humaine. L’AMDH attire l’attention des plus hautes autorités à veiller au respect strict de la loi fondamentale, des lois ordinaires et des conventions internationales signées et ratifiées. Faut-il le rappeler la personne humaine est sacrée.

Nous encourageons monsieur le Ministre de la justice, des droits de l’homme et Garde des Sceaux à faire diligenter l’adoption de la Loi Portant Répression de l’Esclavage et des Pratiques Assimilées qui prévoit et punit les infractions relatives à l’esclavage. L’avant projet de ce texte avait été élaboré en 2016 par un comité technique composé des services techniques de l’État et des OSC dont l’Association Malienne des Droits de l’Homme, sous l’initiative du département de la justice. L’adoption de ce texte permettrait de renforcer le droit positif et de garantir le droit à la vie et au respect de l’intégrité physique et corporelle.

C’est pour combattre efficacement l’esclavage et ses pratiques assimilées que cet avant-projet de loi est proposé. Ce texte, s’il est adopté, permettrait de renforcer le droit positif actuel, en y intégrant les dispositions pertinentes des instruments régionaux et internationaux relatifs à l’esclavage et ses pratiques assimilées, de les incriminer et de les réprimer.

Parlant des droits des femmes, nous exhortons madame la ministre de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille à faire diligenter le processus d’adoption d’une loi sur les violences basées sur le genre (VBG).

En ce qui concerne l’école, nous voudrions aussi attirer l’attention de Monsieur le Ministre de l’éducation nationale sur la situation des enfants déscolarisés des régions du nord et du centre du Mali. Déjà, les fondements de notre école sont sapés et le lot toujours grandissant des enfants qui n’ont plus d’école, plus d’avenir restent la proie des terroristes des djihadistes.
Monsieur le Ministre de l’Éducation nationale, nous attirons votre attentions sur un autre fléau qui continue à gangrener nos établissements scolaires : Il s’agit de la corruption dans les milieux scolaires.

En ce qui concerne la réintégration des fonctionnaires en fin de congés de formation, il est impérieux de trouver des solutions idoines pour gérer ces situations.
Mesdames/messieurs les membres du Jury d’Honneur

Mesdames/Messieurs les membres du gouvernement,

L’AMDH ne ménagera aucun effort pour continuer à jouer sa partition en faveur de la promotion et protection des droits humains et du retour d’une paix durable au Mali.

Vive le Mali : Un peuple, un But, une Foi !

Je vous remercie.

Fait à Bamako, le 10 Décembre 2019

Me Moctar MARIKO

Président de l’AMDH

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