Le 1er congrès extraordinaire de l’Union pour la république et la démocratie (URD) tenu le dimanche dernier au Palais de la Culture de Bamako scelle, pour de nombreux observateurs, la division entre les héritiers politiques de feu Soumaïla CISSE. Désormais, nous avons deux bureaux, le bureau dirigé par Pr Salikou SANOGO et celui dirigé par Gouagnon COULIBALY, qui revendiquent chacun la légitimité.
Le parti URD s’installe définitivement dans la crise avec l’élection de Gouagnon COULIBALY lors d’un congrès extraordinaire convoqué par des membres du bureau politique national frustrés de la gestion du parti par le Pr Salikou SANOGO assurant l’intérim après le décès de Soumaila CISSE.
La 3e vice-présidente de l’URD, Mme COULIBALY Kadiatou SAMAKE, qui a présidé le 1er congrès extraordinaire du parti, depuis sa création en 2003, dans son discours, n’a cessé de fustiger le comportement de ceux opposés à la tenue de ladite rencontre. Ce parti, a-t-elle indique, ‘’n’est ni la propriété ni l’héritage de personne, ni d’aucun clan’’ lors de la cérémonie d’ouverture de congrès à extraordinaire au Palais de la Culture.
Elle soupçonne l’autre clan de faire une main basse sur le parti.
« On ne s’approprie pas l’URD, on appartient à l’URD en acceptant les principes, les valeurs et les ambitions. A l’URD, il n’y a pas de place pour les ambitions personnelles », a déclaré Mme COULIBALY Kadiatou SAMAKE. « Nous sommes tous les héritiers politiques de notre regretté président Soumaïla CISSE », a ajouté la responsable politique du parti pour rappeler à certains responsables que l’URD est un patrimoine politique commun.
Ces assises sont certes l’épilogue d’un combat légal et légitime, mais ne sauraient être pour eux la victoire d’un camp URD sur un autre. Pour elle, c’est tout simplement la tenue normale d’une instance statutaire dont le seul dessein est de pourvoir au poste laissé vacant par Soumaïla CISSE en se basant sur l’article 58 des statuts du parti qui prévoit la convocation du congrès extraordinaire avec 2/3 des membres du bureau politiques.
« Plus que jamais l’URD a besoin d’un nouveau leader dynamique, pro actif capable de nous diriger, capable de redorer le blason du parti, de redonner espoir aux militants et aux Maliens », a indiqué Mme COULIBALY Kadiatou SAMAKE.
En revanche, l’autre camp dirigé par le Pr Salikou SAONGO considère ce congrès comme violation flagrante des textes du parti.
« Ceux qui sont à l’origine de ce congrès sont animés de la volonté de prendre en otage le parti en imposant une personne comme candidat lors de la prochaine présidentielle », a souligné un cadre de l’URD très furieux de constater autant de divergences entre les responsables du parti seulement à quelques mois du décès du président fondateur.
Notre interlocuteur dément l’obtention du quorum de 2/3 pour convoquer le congrès extraordinaire en arguant que sur la liste figuraient des personnes décédées. Plus en détail, il affirme que c’est la liste de pétition établie pour la tenue de la conférence nationale qui a été détournée de son objectif.
« Sur cette liste, il y avait des cadres qui étaient pour la tenue d’une conférence nationale, mais ils sont opposés à un congrès extraordinaire. C’est pourquoi, certains d’entre eux ont écrit pour se désolidariser de ce projet », a-t-il expliqué.
Se défendant des propos de la 3e vice-présidente, notre source rétorque : « On ne veut pas s’accaparer du parti, mais on veut le protéger contre des prédateurs qui veulent l’offrir à un clan. En clair, tout le problème est que certains veulent nous imposer le choix de Boubou CISSE. Cela ne passera pas», a-t-il déclaré.
PAR SIKOU BAH