Le ministre en charge des Mines a récemment affirmé, sans sourciller, sur les antennes de l’Ortm que la Falémé, bras du fleuve Sénégal, est envahie chez nous au Mali par mille dragues sur lesquelles trois seulement ont une autorisation. On croirait mal entendre ou être dans un mauvais rêve. Imaginez tous les produits chimiques toxiques (mercure et autres) que les chercheurs d’or, obnubilés par la recherche du métal jaune déversent sur ce cours d’eau.
Imaginez les conséquences catastrophiques de ces produits toxiques sur l’eau, la flore et les animaux aquatiques, les maladies…Comment ce millier de dragues se sont-elles installées sous les yeux impassibles des autorités compétentes ? En fait, avec la corruption tout se comprend. En plus c’est un crime contre les générations futures. Y’a-t-il encore un ministre des Mines ? Y’a-t-il encore un directeur national de la Géologie et des Mines ? Y’a-t-il un ministre de l’Environnement ?
Ce n’est pas par des incantations à la télé qu’on arrivera à résoudre le problème. Il faut tout simplement arrêter les dragues illégales et engager, le cas échéant, des poursuites judiciaires contre leurs propriétaires. La Société civile qui aurait pu constituer un recours reste étrangement muette, occupée qu’elle est à se pour lécher ses babines.
Boubacar Sidibé Junior
Source: Aujourd’hui-Mali