Le déroulement normal des activités pédagogiques dans les universités du Mali n’est pas pour sitôt. Quatre mois après la rentrée universitaire, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique continue de faire la sourde oreille sur la question des allocations financières (bourses et trousseaux) des étudiants.
Le Ministre Mesaoud Ould Mouhamed Labhib
Le bout du tunnel semble loin pour les universités de Bamako. Si le chef du département de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a pu résoudre temporairement les revendications des professeurs vacataires et contractuels, le cas des étudiants demeure pour l’heure sans issue. Ce qui risque de porter un coup aux activités pédagogiques.
Depuis quatre mois les étudiants ont repris le chemin des facultés. Beaucoup d’entre eux sont à l’université sans une aide de leurs parents. Leurs besoins reposent sur les aides financières. Il s’agit des frais de nourriture et les habits sans oublier les médicaments.
D’habitude, un mois après la rentrée, le gouvernement met à disposition les trousseaux, en attendant que la première manche des bourses tombe. Mais, cette année, le département en charge de la question a pris du temps pour attribuer les bourses. Ce qui a mis les étudiants dans une situation très précaire. Les simples visiteurs des campus de la Fast et de l’UIG ne diront pas le contraire.
Dans ces établissements qui accueillent des centaines d’étudiants, le constat est amer. Les étudiants ne font que grogner. Certains n’hésitent pas à évoquer leur incapacité à suivre les cours tant ils sont désargenté et dans le besoin.
Ecobank en cause
A quel saint se vouer ? C’est la question que les étudiants se posent, car les réactions de l’institution financière en charge ne leur donnent plus d’espoir. Pour eux, au lieu de faire face à ce problème, l’Ecobank-Mali fait fi de leur attente, en procédant à la distribution par petites doses des cartes à puce.
Le premier chronogramme fixé à un mois avait précisé que la moitié allait avoir leurs comptes sécurisés, soit 5000 étudiants par jour. Mais sur le terrain, les agents d’Ecobank ne servent que moins de 300 personnes par jour alors que plus de 70 000 étudiants sont concernés par cette mesure.
Plus grave, elle subordonne l’acquisition des bourses à la détention de ces nouvelles cartes. Ce qui fera dire à certains que la fin du calvaire n’est pas demain. Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique est attendu sur le terrain de l’action en faveur du paiement des bourses à terme échu.
Nabila Ibrahim Sogoba