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Union européenne-Mali : le pétard mouillé de monsieur Bert Koenders à propos d’un accord imaginaire

On voit bien que cette prétendue signature d’un accord sur la migration entre le Mali et l’Union européenne est un cas typique de manipulation de l’information à l’échelle internationale comme souvent l’Afrique en est victime.

 IBRAHIM BOUBACAR KEITA IBK albert koenders minusma

Les médias internationaux ont diffusé en boucle une information fausse donnée par le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Bert Koenders et refusent de revenir là-dessus en ignorant les démentis des différentes parties soi- disant signataires d’un tel accord.

Les autorités maliennes et néerlandaises ont démenti l’information mais rien n’y fait. Le silence est toujours de rigueur même si cela peut amener des troubles dans un pays à forte tradition d’immigration comme le Mali.

L’objectif poursuivi par cette désinformation est de semer la zizanie au sein des pays africains en voulant éviter un front commun africain sur certaines mesures comprises dans les négociations en cours et qui sont immorales et politiquement indéfendables. Même en Europe, beaucoup de voix dénoncent l’approche sécuritaire de l’UE au détriment de l’humanitaire qui reste important dans le problème de la migration.

Faut-il rappeler que c’est la politique extérieure de certains Etats européens qui est la cause du problème actuel des migrants avec la guerre en Libye et en Syrie. Avant ces guerres, il y avait certes l’immigration clandestine, mais pas des flots de millions de migrants qu’on voit aujourd’hui.

Un rapport du parlement britannique a pointé du doigt la responsabilité historique des gouvernements Cameron et Sarkozy dans la guerre en Libye. Il s’en est suivi la déstabilisation du Mali, le renforcement de Al Qaïda et ensuite DAESH dans la  région sahélienne, la mort des milliers de migrants voulant traverser la mer méditerranée car le verrou que constituait l’Etat libyen a sauté.

Il faut rappeler aussi que cette même presse, au début de la crise malienne, avait vendu l’information selon laquelle le MNLA était  l’organisation politique crédible d’une soi-disant rébellion touareg tout en cachant savamment le fait que  la force militaire opérationnelle sur le terrain qui combattait le Mali était AQMI et ce, malgré les déclarations allant dans ce sens des autorités maliennes de l’époque. On connaît la suite car, personne n’est revenu faire son mea culpa sur cet épisode. La mauvaise information avait empêché les pays d’aider le Mali parce que tout le monde croyait que c’était une affaire maliano -malienne.

Les massacres d’Aguelhoc furent minimisés ainsi que de nombreux crimes contre l’Humanité perpétrés dans le Nord du Mali. Il s’en est suivi des milliers de morts dont aussi beaucoup d’européens.

C’était la même désinformation avec un CNT libyen pseudo révolutionnaire alors que ce dernier était épaulé par Al Qaïda pour combattre Kadhafi.

Les pays africains doivent absolument revoir leur politique de communication s’ils veulent éviter des déstabilisations.

Comme dirait l’autre, le crime commence par le verbe et dans un monde globalisé, celui qui te pointe du doigt t’isole pour t’abattre car l’opinion publique ne dira rien parce qu’elle serait influencée par la désinformation.

Maliens, mettons balle à terre. Il est clair aujourd’hui qu’aucun accord n’a été signé entre le Mali et l’Union européenne ce dimanche 11 décembre 2016 à Bamako. L’info est venue d’Europe à l’intention de la grande diaspora malienne pour diviser les africains.

Les autorités maliennes ont déclaré qu’aucun accord de ce type ne sera signé par le Mali, alors aidons- les dans ce sens et qu’émerge une position commune africaine sur cette question de la migration et sur toutes les questions concernant le continent africain.

Ne nous dispersons pas.

Abdoulaye Simpara

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Voici le fameux communiqué commun Mali-Union européenne que les ministres des Affaires étrangères maliens et néerlandais ont signé le 11 décembre dernier

À la suite du Dialogue de Haut Niveau sur la Migration

Bamako, le11 Décembre 2016

À l’invitation de S.E.M Abdoulaye DIOP, Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de l’Intégration africaine, S.E.M. Bert KOENDERS, Ministre des Affaires Étrangères du Royaume des Pays-Bas, a visité le Mali au nom de S.E Mme Federica MOGHERINI, Haute Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et Vice-présidente de la Commission européenne, dans le cadre du dialogue de Haut Niveau sur les questions migratoires.

Cette visite s’inscrit dans le cadre du dialogue de Haut Niveau sur les questions migratoires initié entre le Mali et l’Union Européenne depuis le Sommet de La Valette (11 et 12 Novembre 2015) sur la migration. Cette visite intervient deux mois après celle du Commissaire européen pour la coopération internationale et le développement, S.E. M. Neven MIMICA au Mali.

Le Ministre Koenders a été reçu par S.E.M. Diop, Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de l’Intégration africaine de la République du Mali, M. Mamadou Konaté, Ministre de la Justice, des Droits de l’Homme et Garde des Sceaux, ainsi que des représentants des Ministres des Maliens de l’Extérieur, de la Sécurité et de la Protection Civile.

Les deux Parties ont rappelé la qualité des relations et les liens étroits de partenariat entre le Mali et l’Union européenne et les Etats Membres, qui se manifestent par ailleurs par une coopération englobant une multitude de domaines, y compris ceux du développement, des Droits de l’Homme, de la Sécurité, de la lutte contre le terrorisme, de la culture et des sciences.

Concernant plus spécifiquement les questions migratoires, guidés par l’esprit et les principes de coopération qui ont prévalu au Sommet de La Valette sur la migration, les deux Parties ont eu des échanges sur l’ensemble des aspects de la migration et leur coopération dans ce domaine. En se référant au Communiqué commun Mali – Union Européenne du premier dialogue de Haut Niveau de 14 Avril 2016, les discussions ont rappelé leur détermination de renforcer leur coopération dans l’ensemble des domaines retenus lors du Sommet de La Valette, notamment :

  • La lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière et du phénomène des personnes déplacées ;
  • La coopération concernant la mobilité légale ;
  • La Protection des migrants et refugiés;
  • La prévention et la lutte contre la migration irrégulière, y compris le trafic des êtres humains ;
  • Le retour, la réadmission et réintégration des migrants en situation irrégulière, let out en respect des engagements internationaux.

Lors de leur rencontre en avril 2016, les autorités maliennes et européennes ont souligné la convergence entre le Plan d’Action de la Valette et la Politique Nationale de Migration du Mali (PONAM) et ont convenu qu’ils constituent une base solide pour déterminer des mesures concrètes de coopération en la matière. Ainsi, les échanges ont permis d’approfondir l’analyse des défis et potentialités de la migration, en tenant compte des intérêts et priorités partagés.

Les deux Parties se sont félicitées de l’intensification de la coopération en matière de migration depuis le dialogue de Haut Niveau de 14 Avril 2016, tout en constatant des initiatives concrètes, une mobilisation de ressources importante et des premiers résultats encourageants. A travers le « Fonds fiduciaire d’urgence en faveur de la stabilité et de la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière », neuf projets ont été approuvés pour un montant total de 145.1 millions d’euros, dont trois initiatives régionaux (pour 53.6 millions d’euros) et six projets qui ciblent le Mali (91.5 millions d’euros). Il s’agit notamment des initiatives de création d’emploi, d’appui aux investissements en faveur de la diaspora malienne, de sécurité et développement au Nord du Mali et du renforcement de la résilience et l’accès aux services de base.

Comme résultat concret du Dialogue de Haut Niveau sur la Migration de 11décembre 2016, les deux parties ont marqué leur accord sur les domaines d’une coopération renforcée, en prévoyant des actions prioritaires dans des domaines d’intérêts partagés, à intégrer dans une Feuille de Route conjointe.

Les domaines prioritaires sur lesquels les deux parties envisagent de renforcer leur collaboration sont la création d’emploi pour les jeunes dans les régions de départ et d’origine des migrants ; le renforcement des systèmes cohérents et robustes de registres de l’état civil, ainsi que la délivrance des cartes d’identité et passeports sécurisés et l’utilisation des passeports biométriques; la gestion des frontières et un meilleur contrôle du territoire ; la protection des migrants en transit au Mali et la lutte contre la traite des êtres humains et les “passeurs” ; l’accompagnement des retours d’Europe des personnes en situation irrégulière, sur base des procédures standard, conclus entre les deux Parties tout en respectant leurs obligations mutuelles. Les deux parties ont également mis un accent particulier sur le respect des droits de l’homme des personnes concernées.

Les deux Parties ont convenu de mettre en place une structure appropriée de concertation locale, sous l’égide du gouvernement du Mali et avec la pleine participation de la partie européenne, pour permettre de coordonner les différentes actions et programmes dans le cadre de la coopération sur les questions migratoires et pour en assurer la cohérence avec les orientations stratégiques nationales.

Les deux Parties se sont mis d’accord de mener le prochain dialogue de Haut Niveau, permettant d’évaluer le progrès enregistré, avant le mois de Septembre 2017.

Bamako, 11 Décembre 2016

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