Trop enthousiastes au sujet de l’axe Bamako-Moscou, les officiels maliens ont massivement déferlé sur la capitale russe, la semaine dernière, dans le cadre d’une visite de travail et de réchauffement des relations russo-maliennes. Annoncée également comme la panacée face aux défis inhérents à l’isolement du régime, la visite n’a probablement pas produit les fruits escomptés au regard de la superficialité du bilan exposé.
Il faut dire que la disette s’annonçait déjà par la froideur d’un accueil sans doute en deçà des hauteurs auxquelles l’estime russe vis-à-vis du Mali est hissée par les manifestants pro-russes à chaque rassemblement au Monument de l’Indépendance. Certes le séjour d’Abdoulaye Diop gagnera plus tard en splendeur et sera agrémenté par une rencontre de plus belle facture avec le ministre russe des Affaires Étrangères Sergei Lavrov, mais les annonces lors de leurs conférence de presse ne présage no d’attentes comblées à la hauteur des espoirs de nombreux concitoyens, ni se semble aller au-delà de l’affirmation habituelle de souveraineté malienne vis-à-vis de la France. Quant aux attentes en termes d’engagements concrets, la délégation malienne s’en est visiblement sortie sans espoir de voir se réaliser les besoins initialement exprimés : ni pour la relance de la ligne ferroviaire Bamako-Kayes avec wagons et locomotives russes, ni pour la fourniture d’engrais pour la campagne agricole en cours. Doit-on en déduire que le résultat n’atteint même pas les ressources financières engagées dans la démarche ?
Les dessous d’une intransigeance ghanéenne envers le Mali
Les négociations avec la CEDEAO continuent de piétiner en dépit du déploiement de ressources diplomatiques exceptionnelles : ni la partie malienne ne semble lâcher du lest, ni les composantes de la CEDEAO ne parviennent à harmoniser leurs positions autour des concessions à faire à Bamako. Et de bonne source, la symphonie des chefs d’Etat achoppe désormais sur l’intransigeance du chef de l’Etat ghanéen et non moins président en exercice de la Communauté ouest-africaine. Nana Akouffo Ado reste en effet inflexible sur une durée maximum de 12 mois pour la transmission du pouvoir aux civils et à compter du mois de mars dernier. Pour les explications de cette intransigeance, il faut remonter au lendemain immédiat du deuxième coup d’Etat avec une certaine visite d’Assimi Goita à Accra. C’est là, expliquent notre source, que l’ancien vice-président de la Transition aurait donné des gages fermes de respecter strictement le délai initial de la Transition en le faisant garantir par le chef de l’Etat ghanéen auprès de ses autres pairs. Au lieu de quoi, les priorités de la Transition ont évolué vers des tâches plus contraignantes pour le respect du délai avec à la clé la tenue d’assises nationales comme caution populaire de sa prolongation. On comprend donc aisément pourquoi le deuxième rendez-vous du président de la Transition au Ghana a été déjoué au détour d’une crainte d’ennuis sécuritaires
Rassemblées par la Rédaction
Source: Le Témoin