Deux mois après le décès de son président-fondateur, l’Alliance pour la Solidarité au Mali – Convergence des Forces Patriotiques est sorti de sa torpeur en annonçant, dans une déclaration en date du 19 mai, de se réserver le droit d’initier toute action judiciaire, aussi bien au plan national qu’international, à l’effet de faire la lumière sur les conditions de détention et les circonstances du décès de Soumeylou Boubèye Maiga. Le bureau politique national du parti de l’illustre disparu demande par la même occasion l’ouverture d’une enquête par une commission constituée de personnalités indépendantes en vue de situer les éventuelles responsabilités.
Inculpé et placé sous mandat de dépôt le 26 août 2021, dans le cadre du dossier dit des équipements militaires et de l’avion présidentiel, l’inculpation de SBM, aux yeux de ses camarades, s’est opérée en violation de toute procédure pour avoir été effectuée sans «mise en accusation par l’Assemblée nationale». Et de dénoncer les conditions « infrahumaines » de sa détention qui, selon eux, ne visait qu’à l’humilier et à l’anéantir. Ils se disent du reste persuadés que c’est à ces conditions qu’est imputable la contraction d’une pathologie dont la gravité a conduit les autorités à le transférer sans ordre d’extraction dans une clinique de la place. Auparavant, à 67 ans, Soumeylou Boubèye «partageait une cellule avec plus de quatre – vingt (80) autres détenus de tout genre et de toute cause», relève l’ASMA dans son communiqué en qualifiant son arrestation de politique et d’acte motivé par ses prises de position critiques ainsi que par son positionnement pour la présidentielle devant consacrer la fin de la Transition. Transféré dans une clinique de la place après la dégradation de son état, les ayants droits politique du Tigre croient dur comme fer qu’on a lui a intentionnellement refusé le droit d’aller se soigner à l’extérieur en absence de plateau technique approprié au Mali. Et ce malgré le diagnostic du médecin traitant et la conclusion de la contre-expertise du collège de médecins spécialistes mis en place par les autorités elles-mêmes.
Amidou Keita
Source: Le Témoin