couvert d’« une force cinétique de la CEDEAO contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest », vise, en réalité, à remplacer la Minusma par des troupes étrangères au Mali, sous couvert de la CEDEAO. Il s’agit là d’un plan diabolique savamment orchestré depuis Paris et l’exécution est encore confiée à cette organisation, dont tout le monde connait les agissements contre notre pays. En attendant une éventuelle décision des chefs d’Etat de l’organisation, suite aux propositions des ministres, la mobilisation doit être de mise pour contrecarrer ce plan d’ingérence de la CEDEAO dévoilé à Bissau.
En effet, un document de la CEDEAO issu de la 50è session ordinaire de son Conseil de médiation et de sécurité (CMS) au niveau ministériel tenu à Bissau, la semaine dernière, a vite le tour des milieux diplomatiques et des réseaux sociaux ici et ailleurs. Ce document conçu à Bissau, est un vrai scandale qui dévoile un plan diabolique d’ingérence dans les affaires intérieures du Mali. Même si au stade des choses, il ne s’agit que de proposition émanant du CMS. Au-delà, il est clairement établi que le Mali n’a pas encore fini avec les tentatives de déstabilisation, les complots et autres actions néfastes orchestrés par la France à travers certains réseaux et dirigeants de la sous-région.
De quoi s’agit-il ? A l’issu de sa réunion le CMS a décidé de soumettre aux chefs d’Etat une série de proposition dont la plupart est directement liée au Mali. Aussi, cette instance semble préoccupée plus que les Maliens par le retrait de la Minusma. Pour paraphraser ce responsable malien, « nul ne peut aimer le Mali que les Maliens eux-mêmes ! ». Dans le plan conçu à Bissau, il est clairement indiqué ceci : « La Conférence pourrait instruire la Commission de proposer des options visant à inclure et à intégrer les contingents ouest africains démobilisés de la MINUSMA, les facilitateurs et les équipements, dans le processus de mise en place d’une force cinétique de la CEDEAO contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest. La Conférence pourrait instruire la Commission de proposer, dans un délai de 90jours, des options au Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine et au Conseil de sécurité des Nations unies, y compris un mandat de l’ONU assorti d’un financement prédéfini, afin de permettre à la CEDEAO de combler le vide sécuritaire créé par le départ de la MINUSMA du Mali ».
Ce n’est pas tout, les ministres ajoutent : « Instruire la CEDEAO de solliciter, lors du Sommet Russie-Afrique, l’engagement de la Fédération de Russie dans la lutte contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest. Instruire la CEDEAO de s’assurer de l’engagement/de la responsabilité de la Fédération de Russie en ce qui concerne la conduite de Wagner et d’autres dispositifs/sociétés de sécurité affiliés à la Russie et opérant dans l’espace ».
Pour beaucoup d’observateurs, ces propositions des ministres émanent directement de certains chefs d’Etat de l’organisation plus précisément Alassane Ouattara, Mohamed Bazoum et Umaro Sissoco Embalo. Vrai ou Faux ? L’avenier nous édifiera. Cependant, ces trois chefs d’Etat ont toujours été à la base des actions de la CEDEAO contre le Mali depuis la chute du régime d’IBK et l’avènement de la transition. Faut-il rappeler que la CEDEAO a tout tenté pour étouffer notre pays par un embargo économique te financier pendant six mois. Aussi, ces trois dirigeants se sont souvent illustrés par des attaques règles contre les Autorités de la transition.
Lors d’un Sommet extraordinaire du G5 Sahel, Bazoum déclara : « Il ne faut pas permettre que des militaires prennent le pouvoir parce qu’ils ont des déboires sur le front où ils devraient être et que les colonels deviennent des ministres et des chefs d’Etat. Qui va faire la guerre à leur place ? Ce serait facile qu’à chaque fois qu’une armée, dans nos pays, a des échecs sur le terrain qu’elle vient prendre le pouvoir. C’est ça qui s’est passé par deux fois au Mali. En 2012, les militaires avaient échoué, ils sont venus faire un coup d’Etat ; en 2020 encore, ils ont fait la même chose. Ce n’est pas des choses acceptables… ».
Pour sa part, Umaro Sissoco Embalo a multiplié beaucoup de propos désobligeant à l’adresse du pouvoir en place à Bamako.
Aujourd’hui une chose est claire, le peuple malien, à travers ses Autorités a décidé de tourner définitivement la page à toute présence militaire étrangère sur le sol malien. Et l’ONU l’a compris en décidant de retirer ses troupes évoluant sous la bannière de la Minusma. Après ce retrait, aucun pays, aucune organisation ne peuvent intervenir au Mali sans l’aval des Autorités maliennes. Et le Mali a désormais fait le choix de ses partenaires.
M Sanogo
Source : L’Aube