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Une du jour. Olivier Dubois retrace le déroulé de sa captivité au Mali : “impossible de leur échapper”

L’ancien correspondant au Mali de “Libération”, du “Point Afrique” et de “Jeune Afrique”, libéré le 20 mars après 711 jours de captivité, narre son enlèvement et les conditions de sa détention à l’hebdomadaire “Journal du Mali”.

Il sourit. Au bord du fleuve Niger, dont le bleu pâle se confond avec celui du ciel, Olivier Dubois, bras croisés, semble tout aussi paisible que déterminé. “Impossible de leur échapper”, affiche sous cette photo, en une, l’hebdomadaire Journal du Mali, média avec lequel il avait collaboré.

Le 8 avril 2021, Olivier Dubois arrive à Gao, cité commerçante du nord du Mali. Il doit interviewer un cadre du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, affilié à Al-Qaida. Le journaliste a le nez dans son cahier, peaufine ses questions, quand Souleymane, l’intermédiaire censé le conduire chez le moudjahid, l’informe qu’il ne viendra pas.

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“À ce moment-là je suis désemparé. J’ai envie de tout annuler parce que ce n’est pas ce qui était prévu. Ça ne devait pas se passer comme ça”, raconte-t-il.

Le contact avec Souleymane se rompt quand il embarque dans un pick-up couleur sable. “À un moment, l’un des hommes à l’arrière a tapé sur la voiture pour dire au chauffeur d’accélérer. Pendant quatre heures, nous allons rouler tambour battant jusqu’à la région de Kidal. Une fois là-bas, je suis avisé que je suis maintenant leur otage”, complète le journaliste.

Stylos et papier

La détention débute. Les geôliers se succèdent périodiquement. Tantôt “mauvais”, tantôt “indifférents” ou “respectueux”. Durant sept mois, le journaliste est enchaîné jour et nuit “à un arbre, une grande jante de camion”. Il est entravé “principalement au niveau des jambes”. D’autres otages sont enchaînés “du cou au poignet”“un peu comme […] à Guantánamo”.

Trois tentatives d’évasion se soldent par des échecs. Le journaliste renonce.

Puis, au bout d’un an, arrache de petites victoires, dont l’obtention de stylos et de papier.

“Je me dis : Olivier tu es journaliste, tu es à l’intérieur, tente de comprendre ce qui se passe, observe, parle”, confie l’ex-otage, qui poursuit cet entretien en racontant les tentatives pour le convaincre de se convertir à l’islam, sa lecture du Coran, les échos des négociations pour sa libération et sa relation avec le Mali. Un pays qu’il aime et qui représente “six ans de vie professionnelle” et familiale. Olivier Dubois a été libéré le 20 mars 2023.

Source : Journal du Mali

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