Initialement annoncée pour janvier dernier, la session de la Cour spéciale sur les dossiers de corruption et délinquance économique et financière s’est ouverte ce lundi 1er juillet à Bamako. Sa reprogrammation avait été annoncée à la mi-mai par le ministre de la Justice, Mamoudou Kassogué.
Selon Hamadoun Guindo dit Balobo, Procureur général près la Cour d’appel de Bamako, cette session spéciale « se distingue des autres tant par la gravité et la complexité des faits incriminés que par la particularité des infractions soumises…». Il est, précise-t-il, inscrit au rôle de cette session spéciale « 51 affaires concernant 181 accusés dont 15 femmes ».
Ces affaires sont reparties entre dix-huit cas d’atteinte aux biens publics, trois cas de blanchiments de capitaux et trente cas relatifs aux infractions de faux, usage de faux, escroquerie et abus de confiance. Elles seront jugées par une Cour spéciale composée d’un président, de quatre conseillers et d’un greffier, conformément à la loi.
À la lecture du rôle journalier, les noms des personnalités détenues dont Bakary Togola et ses coaccusés dans l’affaire de détournement des ristournes des coton-culteurs figurent sur la liste de 12 pages, consultée par «NouvelleAfrique». Leur jugement est annoncé entre le 19 et le 30 août prochain.
Le nom de Aïna Ibrahim Camara, qui s’était auto-proclamé président de la Transition en 2022, est également sur la liste. Il est poursuivi pour « blanchiment de capitaux et complicité ». L’on y retrouve également celui de Paul Ismaël Boro, actuellement non détenu et membre du M5-RFP, pour « atteinte aux biens publics, corruption, favoritisme et complicité de ces infractions ».
Toutefois, les noms de plusieurs personnalités détenues n’y sont pas. Il s’agit de Issiaka Sidibé, ancien président de l’Assemblée nationale et ses coaccusés, Mme Fily Bouaré, ancien ministre des Finances et ses coaccusés, l’ancien ministre de la Sécurité, Salif Traoré, Seydou Lamine Traoré, ancien ministre de l’Energie et Youssouf Bathily, ancien président de la Chambre du commerce et d’industrie du Mali (CCIM), entre autres. Tous poursuivis dans les dossiers liés aux atteintes des biens publics.
Cette session spéciale s’étendra jusqu’au 30 août prochain. Elle s’ouvre au Mali où l’Etat a perdu 1.266 milliards de FCFA de 2005 à 2019 des suites de détournements de derniers publics, de fraudes aux marchés publics, de gaspillages et de détournements de biens de l’Etat, selon des chiffres fournis par l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI). Un chiffre qui confirme l’ampleur de la corruption au Mali.
MC/nouvelleafrik.com