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Un soutien européen pour « Sangaris »

La France, appuyée par l’Allemagne, demande à ses partenaires de financer son opération en Centrafrique.

 CENTRAFRICA-UNREST

 La France, seule en première ligne pour la seconde fois en onze mois, souhaite que l’UE en fasse davantage pour l’Afrique – financièrement du moins. François Hollande demandera à ses pairs, réunis au sommet européen des 19 et 20 décembre, la création d’un «fonds permanent» destiné à financer, dès leur lancement, des opérations militaires comme celle menée depuis dix jours à Bangui.

En République centrafricaine comme au Mali en janvier, l’Europe intervient ponctuellement et a posteriori, par des aides financières et humanitaires. «La France ne demande pas à être payée, son armée n’est pas une force mercenaire, explique le président français. Mais si elle n’était pas allée en Centrafrique, qui d’autre pourrait y être?» En clair «Sangaris» est une opération française, mais cela ne dispense pas les autres de participer.

La démarche française dispose de l’appui de Berlin, reçu avant même qu’elle ne soit formulée. Angela Merkel compte porter «la question du financement de l’intervention en Centrafrique» au plus haut niveau européen. Le récent contrat de coalition entre les conservateurs et les sociaux-démocrates prévoit, noir sur blanc, de «nouvelles initiatives afin de renforcer et d’approfondir la politique de sécurité» de l’UE. À Bruxelles, l’Allemagne pousse aussi l’idée que les crédits de l’aide européenne au développement puissent être utilisés à entraîner les armées africaines et à les équiper, hors armement bien sûr.

Controverse franco-française

La sortie de François Hollande vise aussi à désamorcer une controverse franco-française sur son isolement international et sur l’égoïsme de ses partenaires. L’UE n’a pourtant pas à rougir, après avoir porté à 50 et 20 millions d’euros ses aides militaire et humanitaire dès le déclenchement de «Sangaris». Berlin, Londres et Bruxelles non plus, qui prêtent quelques avions de transport lourd à une armée de l’air notoirement démunie. D’autres capitales financent indirectement en poussant les feux de l’aide humanitaire (plus de 30 millions).

Après une polémique analogue sur le Mali, les blâmes récurrents d’une partie de la classe politique française ont le don d’agacer souverainement les institutions européennes. «La critique est mal placée quand on sait que Paris s’est gardé de solliciter l’Europe avant de déployer ses troupes», constate l’eurodéputé Arnaud Danjean (UMP), expert des questions de sécurité. En privé, l’un des responsables de la diplomatie européenne, enfonce le clou: «L’UE finance des missions européennes décidées collectivement par l’Europe, et non pas des opérations nationales décidées nationalement. Sinon ce serait sans fin.»

La France fatigue sous le poids de ses interventions militaires et le sommet de jeudi prochain, voué de longue date aux questions de défense, pourrait voir l’Europe reconsidérer son approche sur la sécurité, à la faveur d’une convergence nouvelle de part et d’autre du Rhin. Les Européens se sentent aussi plus responsables en Centrafrique, après avoir voté unanimement au Conseil de sécurité, ce qui n’était pas le cas pour le Mali. Mais si Paris veut obtenir de ses partenaires plus de moyens plus vite, il devra sans doute se résoudre aussi à partager la décision d’agir.

Source: LE Figaro

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