La justice sud-africaine a ordonné mardi la remise en liberté sous contrôle judiciaire du trafiquant d’armes néerlandais Guus Kouwenhoven, condamné dans son pays à dix-neuf ans de prison pour son rôle dans la guerre civile au Liberia, a rapporté la presse locale.
Agé de 75 ans, M. Kouwenhoven avait été arrêté dans sa résidence sud-africaine du Cap (sud-ouest) au début du mois à la demande de la justice néerlandaise qui souhaite son extradition.
Selon le site d’information sud-africain News24, le juge Vusi Mhlanga l’a remis en liberté contre le versement d’une caution d’un million de rands (62.000 euros). Il lui a également imposé de pointer toutes les deux heures dans un commissariat pendant la semaine et de rendre son passeport.
En avril dernier, un tribunal néerlandais avait infligé à M. Kouwenhoven, qui était jugé par contumace, une peine de dix-neuf ans de réclusion pour trafic d’armes et complicité de crimes de guerre en Guinée et au Liberia.
Marchand de bois précieux proche de l’ancien chef de guerre et ex-président libérien Charles Taylor, le Néerlandais avait été reconnu coupable d’avoir livré illégalement des armes au régime de Charles Taylor entre 2000 et 2003, en violation d’un embargo sur les armes décrété par les Nations unies.
Charles Taylor a lui-même été condamné par la justice internationale en mai 2012 à cinquante ans de prison pour des crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis durant le conflit en Sierra Leone voisine (1991-2001). Ce verdict a été confirmé en appel en septembre 2013.
Propriétaire des deux plus grosses compagnies forestières du Liberia, M. Kouwenhoven était réputé proche de M. Taylor et bénéficiait, en échange du trafic d’armes, d’un traitement de faveur et de contrats lucratifs pour ses entreprises.