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Un prétendu « envoyé spécial » pour le Sahara. De quoi se mêle l’Union Africaine ?

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Depuis l’annonce de la désignation par l’Union Africaine (UA) d’un envoyé spécial pour le dossier du Sahara, en la personne de l’ancien président mozambicain Joaquim

, la réaction du Royaume du Maroc ne s’est pas fait attendre. Le Royaume, par la voix de son Ministre des Affaires étrangères et de la coopération, a vivement protesté contre cette nomination qui, pour lui, était une manœuvre désespérée de l’Etat algérien, par le biais de ses pétrodollars, qui cherche à faire la mainmise sur ce groupement régional. Depuis l’Europe, une association des tribus saharouies fustige la décision et inivite l’Union Africaine à revoir ses cartes.

 

 

Le Maroc a vivement protesté mardi dernier contre la nomination par l’Union africaine d’un envoyé spécial pour le Sahara occidental, ex-colonie espagnole contrôlée par Rabat mais revendiquée par des indépendantistes. Aujourd’hui, l’ONU seule est habilitée à rechercher une solution définitive.

 

En effet, l’UA vient de se doter d’un « envoyé spécial » pour le Sahara occidental en la personne de l’ancien président mozambicain Joaquim Chissano, un fervent défenseur de la thèse séparatiste, selon un site d’informations marocain.

 

Le royaume du Maroc, partie fondamentale et incontournable à ce différend régional, ne se sent aucunement concerné par cette décision unilatérale qu’il rejette totalement », a déclaré le ministère des Affaires étrangères et de la coopération (MAEC) dans un communiqué publié par l’agence officielle MAP (Maghreb Agence Presse).

Aussi, a-t-il affirmé, l’Union Africaine ne dispose d’aucune base juridique, ni fondement politique ou légitimité morale pour intervenir de quelque manière que ce soit dans ce dossier du Sahara.

 

L’Union Africaine fait preuve d’un parti pris radical et injustifié et ses positions sont en contradiction avec le processus onusien en cours, poursuit Rabat. Accusant certaines parties connues pour leur anti-marocanisme primaire de prendre en otage l’agenda de l’organisation panafricaine, le Ministre marocain des Affaires étrangères et de la coopération a rappelé la pleine souveraineté de son pays sur ses pronvinces du Sud après le départ des colonisateurs.

 

Le Maroc s’est d’ailleurs retiré de l’UA (alors OUA) en 1984 pour protester contre la reconnaissance par cette instance de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), et ne l’a pas réintégrée depuis.

 

Aussi, l’Association des tribus sahraouies en Europe (ATSME) a réagit après cette désignation de l’UA. Pour elle, cette nomination par l’Union Africaine (UA) d’un prétendu envoyé spécial pour le Sahara est une nouvelle manœuvre désespérée de l’Algérie visant à détourner l’attention sur le projet marocain d’autonomie, a affirmé Lahcen Mahraoui, le porte-parole de l’ATSME.

 

Dans une déclaration à la MAP, Lahcen Mahraoui a souligné que l’ATSME, basée à Paris, rejette et qualifie de non évènement cette nomination et appelle la communauté internationale à n’accorder aucun crédit à cette manœuvre qui a pour dessein de parasiter le processus onusien.

 

« Nous nous interrogeons sur le bien-fondé d’une telle nomination qui émane d’un regroupement régional, le seul au monde au sein duquel siège un mouvement séparatiste, a-t-il affirmé, faisant remarquer que l’UA a pris une décision unilatérale sans en référer aux parties concernées par ce conflit régional.

 

 

L’UA viole les textes

« Depuis quand l’Union africaine est-elle plus qualifiée que l’Onu ? », s’est interrogé le porte-parole de l’ATSME, notant qu’ »on peut aussi se demander qu’est ce qui peut justifier une telle nomination alors que l’Onu demeure saisie du dossier et au moment même où le projet d’autonomie présenté par le Maroc comme solution politique pour régler définitivement ce problème régional est jugé sérieux et crédible par le Conseil de sécurité dans toutes ses résolutions depuis avril 2007″.

 

Cette désignation est d’ailleurs une violation des textes en la matière qui disent que « le processus de recherche d’une solution politique définitive (…) est du ressort exclusif de l’ONU ».

L’ATSME a saisi cette occasion pour appeler les Etats africains à revoir cette Union pour gagner en crédibilité. Tout en insistant sur la nécessité pour l’UA de corriger les erreurs du passé en expulsant le mouvement séparatiste du polisario et en réintégrant le Royaume du Maroc ».

En raison de son parti pris radical et injustifié, indique un communiqué du Ministère marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, l’attitude de l’Union Africaine dans ce dossier demeure « pleinement anachronique ». L’Union Africaine est, en effet, la seule organisation régionale et internationale au monde à avoir intégré une « entité fantoche en son sein, en violation totale de la légalité internationale et en déphasage avec la position des deux tiers de ses propres membres », ajoute la même source.

Le communiqué poursuit que les positions de cette organisation étaient en contradiction avec le processus onusien en cours. De ce fait, l’Union Africaine ne peut prétendre à aucun rôle dans ce dossier, alors qu’elle s’aligne aveuglément sur les positions des autres parties et ignore complètement les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.

Faut-il rappeler que Rabat contrôle la majeure partie du Sahara occidental, vaste territoire de moins d’un million d’habitants, depuis les années 1970 et le départ du colonisateur espagnol.

Sous l’occupation, les différentes tribus se battaient pour leur liberté. L’historique «Marche Verte» de 1976 leur permit de rejoindre la mère-patrie qu’est le royaume du Maroc.

Malgré tout, l’encombrant voisin, l’Algérie, multiplie les actes néfastes à la paix dans la région. C’est dans ce sens que des camps de soi-disant indépendantistes, en réalité des terroristes et des narcotrafiquants, sont domiciliés à Tindouf, sud-ouest de l’Algérie.

Auparavant, le Maroc propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté qui est rejeté par le Front Polisario. Soutenus par Alger, ces indépendantistes continuent de réclamer un référendum d’autodétermination. L’ONU compte une mission sur place (Minurso), essentiellement chargée de surveiller le cessez-le-feu depuis 1991.

 

B. KONE

 

 

SOURCE: Le Malien

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