Le général français Marc Conruyt va succéder fin juillet au général Pascal Facon à la tête de la force antidjihadiste « Barkhane » au Sahel, la plus grosse opération extérieure des armées françaises avec 5 100 hommes, a annoncé jeudi 25 juin le ministère des armées.
Diplômé de Saint-Cyr, le général Conruyt a commandé le régiment d’infanterie chars de marine (RICM). Breveté du War College de l’US Marine Corps, il a notamment servi à l’état-major des armées, dont il a été chef du bureau Afrique, et a été attaché de défense au Sénégal. Il est actuellement sous-directeur à la direction des ressources humaines de l’armée de terre.
Nommé pour un mandat d’un an, le futur commandant de « Barkhane » devra dès son arrivée au Sahel mettre en œuvre les objectifs qui seront fixés fin juin par les chefs d’Etat du G5 Sahel (Mauritanie, Burkina Faso, Mali, Niger et Tchad) et le président français Emmanuel Macron, lors d’un sommet à Nouakchott sur la lutte antidjihadiste.
4 000 morts en 2019
Ce rendez-vous de Nouakchott doit évaluer l’efficacité de la décision prise en janvier à Pau (sud-ouest) par les mêmes chefs d’État d’intensifier les opérations militaires face à la recrudescence des attaques dans la région. Mêlées à des conflits intercommunautaires, ces attaques ont fait 4 000 morts en 2019, selon l’ONU.
Depuis six mois, l’armée française et ses partenaires ont multiplié les offensives dans la zone dite des « trois frontières », aux confins du Mali, du Burkina Faso et du Niger, revendiquant la « neutralisation » de centaines de combattants. Début juin, les forces françaises ont par ailleurs tué le leader d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), l’Algérien Abdelmalek Droukdel.
« Nous sommes sur la bonne voie, mais il est encore trop tôt pour crier victoire », a récemment estimé la ministre française des armées, Florence Parly. Le général Conruyt devra également superviser la mise en route de la force « Takuba », un groupement de forces spéciales européennes destiné à accompagner les soldats maliens au combat.
Cette force débutera cet été ses opérations sous commandement de « Barkhane », avec une centaine de militaires français et estoniens, qui devraient être rejoints à l’automne par un contingent tchèque d’une soixantaine d’hommes, avant l’arrivée début 2021 de 150 militaires suédois, selon le ministère des armées.