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Un haut responsable de l’ONU en route vers la Corée du Nord

Le secrétaire général adjoint de l’ONU aux Affaires politiques, l’Américain Jeffrey Feltman, s’apprêtait mardi à s’envoler depuis Pékin pour la Corée du Nord, où il doit effectuer une rare visite officielle de quatre jours, peu après le tir par Pyongyang d’un puissant missile.

M. Feltman est arrivé mardi matin à l’aéroport international de Pékin, dans une berline arborant un petit drapeau aux couleurs de l’ONU, ont constaté des journaliste de l’AFP. Un vol de la compagnie Air Koryo pour Pyongyang est prévu à 04H55 GMT.

Ce voyage, annoncé lundi par les Nations unies, intervient dans un contexte de fortes tensions, six jours après le tir par le régime de Kim Jong-Un d’un missile balistique intercontinental (ICBM) capable de frapper, selon lui, n’importe quel site du territoire continental des Etats-Unis.

La Corée du Sud et les Etats-Unis ont donné le coup d’envoi lundi d’importantes manoeuvres militaires aériennes –leur plus important exercice conjoint de ce type à ce jour, avec 230 avions, dont des chasseurs furtifs F-22 Raptor.

Pyongyang a qualifié ces manoeuvres de “provocation totale”, accusant l’administration du président américain Donald Trump de “vouloir la guerre nucléaire à tout prix”.

Jeffrey Feltman s’entretiendra avec des responsables nord-coréens de “sujets d’intérêt et de préoccupation communs”, a indiqué lundi le porte-parole des Nations unies Stéphane Dujarric, sans pouvoir dire si le responsable de l’ONU rencontrera le numéro un nord-coréen Kim Jong-Un.

M. Feltman verra des diplomates étrangers et l’équipe des Nations unies déployée en Corée du Nord avec une mission humanitaire, et se rendra sur plusieurs sites où l’ONU mène des projets, a précisé le porte-parole. Son séjour se déroulera principalement dans la région de Pyongyang.

De fait, six agences de l’ONU sont présentes en Corée du Nord: le PNUD (développement), l’Unicef (enfance), l’OMS (santé), le PAM (alimentation), la FAO (agriculture) et le Fonds des Nations unies pour la population. Au total, l’ONU compte une cinquantaine d’employés internationaux y travaillant.

Mais ce déplacement de Jeffrey Feltman est exceptionnel: il s’agira de sa première visite dans le pays depuis sa prise de fonctions en 2012. Le dernier secrétaire général adjoint des Nations unies aux Affaires politiques à s’être rendu en Corée du Nord avait été B. Lynn Pascoe en février 2010, selon l’ONU.

Et la dernière visite d’un haut responsable onusien avait été celle effectuée en octobre 2011 par Valerie Amos, ex-secrétaire générale adjointe aux Affaires humanitaires et coordonnatrice des secours d’urgence.

– La Chine avant la Corée –

La visite de Jeffrey Feltman fait suite à une invitation remise par les Nord-Coréens au secrétariat général de l’ONU lors de l’Assemblée annuelle de l’Organisation en septembre, a également déclaré Stéphane Dujarric.

L’objectif est-il de préparer un déplacement ultérieur à Pyongyang du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres? Interrogé à ce sujet, le porte-parole n’a pas répondu précisément, se contentant d’assurer que le patron de l’ONU avait toujours fait part de sa disponibilité pour une mission de bons offices si nécessaire.

La présidence tournante du Conseil de sécurité en décembre est assurée par le Japon, dont le territoire a été survolé plusieurs fois cet été par des missiles nord-coréens. Dans son programme de travail, Tokyo a prévu le 15 décembre une réunion du Conseil au niveau ministériel consacrée à la Corée du Nord et à ses programmes d’armement.

A l’occasion de son séjour en Asie, Jeffrey Feltman a par ailleurs rencontré lundi à Pékin le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Li Baodong, selon le service de communication de l’ONU.

Pékin, principal soutien économique de la Corée du Nord, assure appliquer strictement les sanctions internationales contre Pyongyang, mais Washington l’appelle à intensifier davantage la pression sur son turbulent voisin via un embargo pétrolier.

Après le tir de l’ICBM nord-coréen la semaine dernière, le Conseil de sécurité de l’ONU s’était réuni en urgence sans prendre de nouvelles sanctions, comme lors des précédents essais de missiles intercontinentaux ou du test nucléaire survenus au cours de l’été.

Huit trains de sanctions internationales pèsent contre la Corée du Nord, interdisant notamment ses exportations de charbon, de fer, de textile, de pêche, des entreprises communes avec des Nord-Coréens et l’emploi d’expatriés nord-coréens. L’objectif étant de contraindre Pyongyang à négocier ses programmes d’armements conventionnels et nucléaires.

Le dernier train de sanctions prévoit également une limitation de ses approvisionnements en pétrole.

 

Source: AFP

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