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Un général malien appelle les civils à fuir les zones convoitées par les jihadistes

Le 7 septembre, à l’issue de violents combats l’ayant opposé aux Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda] et au Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA, pro-gouvernemental], l’État islamique au grand Sahara [EIGS] s’est emparé de la ville de Talataye, située à 150 km à l’est de Gao et à 200 km au nord d’Anderamboukane, localité qui, frontalière du Niger, est sous son influence.

 

Cela étant, si Talataye occupe une position « stratégique » pour contrôler les routes menant vers Gao, Ménaka et Kidal, les jihadistes de l’EIGS ne s’y sont pas attardés. Mais ils sont laissé derrière eux une ville ravagée… et les cadavres d’une quarantaine de civils. Ils « ont brûlé le marché et plusieurs habitations », a témoigné un cadre du MSA auprès de l’AFP.

Les combats de Talataye ont fait suite à ceux d’Anderamboukane où, en juin, l’EIGS a pris le dessus sur le GTIA 8 des Forces armées maliennes [FAMa], une unité constituée principalement de Touaregs et commandée par le général El Hadj Ag Gamou, dont le statut est particulier puisqu’il est aussi le chef du Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA], allié du MSA.

Justement, dans un message audio diffusé via les réseaux sociaux, ce vétéran du combat contre les groupes jihadistes a appelé les civils à quitter les zones où l’EIGS et le GSIM cherchent à étendre leur influence. « Il n’y a pas de forces armées ni aucun entité pour y garantir la sécurité des populations », a dit le général Gamou en lague tamashek. Ce document a été authentifié par l’AFP auprès d’un proche de l’officier touareg.

« Les ennemis prendront sûrement le contrôle de ces régions car aucune sécurité n’est là pour les en empêcher », a insisté le général Gamou, en citant notamment le village de Djebock, situé entre Gao et Talataye. Aussi a-t-il exhorté les civils à « s’installer dans les grandes villes pour leur sécurité et celle de leurs troupeaux en attendant le retour de la stabilité ».

Ce message audio a d’autant plus de « poids » que la parole du général Gamou est rare… Et il témoigne de la gravité de la situation dans cette partie du Mali. D’ailleurs, selon des données compilées par le journaliste malien indépendant Walid Ag Menani et évoquées par RFI, plus de 900 civils auraient été tué depuis le début de l’offensive lancée en mars dernier par l’EIGS dans le nord-est du Mali. Et plusieurs milliers de personnes ayant fui Talataye attendent qu’on leur vienne en aide quand environ 2000 autres ont réussi à rejoindre Gao. Selon les Nations unies, 50’000 déplacés ont trouvé refuge à Ménaka.

Pour le moment, le gouvernement de transition malien n’a pas réagi à l’appel lancé par le général Gamou. Et, lors des combats de Talataye, les FAMa ont fait le minimum, leur état-major ayant seulement fait état d’un « vol de reconnaissance offensive » dans le secteur, sans donner plus détails.

Source : Zone Militaire
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