Le 27 janvier dernier à Gao, les populations ont manifesté leur mécontentement contre la signature de l’accord établissant la Zone de temporaire de sécurité (ZTS) entre la Minusma et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Cette manifestation, qui a engendré des morts et des blessés du côté des manifestants et indigné toute la population malienne, est intervenue suite à “la mauvaise collaboration et communication” de la force onusienne au Mali, selon Madou Diarra, un citoyen lambda.
La signature de l’accord ZTS entre Minusma et CMA le 24 janvier 2015 à Kidal a été à la base de la grande manifestation contre la force onusienne le 27 du même mois à Gao. Des morts, des blessés il y en a eu ce jour-là du côté des manifestants qui décriaient la position sans nuance de la Minusma, qui, selon eux, ne fait rien pour éviter la « division » du Mali et est même considérée comme un fervent allié des groupes armée indépendantistes.
Mamadou Diarra a tout d’abord condamné l’assassinat des manifestants par la force onusienne, qui est censé éviter les incidents de ce genre et souhaité prompt rétablissement aux blessés. Dans une crise comme le Mali, selon lui, il est incompréhensible et même mal perçu que la Minusma et les groupes armés procèdent à la signature d’un accord sans les autorités maliennes. « C’est inadmissible que dans la gestion d’une crise, le facilitateur signe un accord avec une seule partie, tout en mettant de côté de l’autre », dit-il.
A en croire notre interlocuteur, la Minusma pouvait éviter cet incident en impliquant les autorités maliennes dans la mise en place de cette ZTS et en les faisant participer à la signature de ce document. Aussi, avoue-t-il, la Minusma devait procéder à une campagne de sensibilisation de la population sur cet accord avant sa signature qui, à l’en croire, s’est faite clandestinement. Ce qui lui fait dire que « la Minusma a été victime de sa mauvaise collaboration et communication ».
Il pense que la signature de cet accord entre la CMA et la Minusma peut être même considérée comme un piège pour les FAMa, si l’on sait que ces dernières ne sont pas signataires. Ce qui leur donne le droit de ne pas se conformer au contenu de l’accord.
En se référant au contenu de l’accord qui dit que « les parties signataires sont d’accord que la ZTS soit exclusivement placée sous le contrôle de la Minusma qui garantit la sécurité et assure la libre circulation des personnes et de leurs biens, il interdisait le port d’arme de guerre sur toute la zone ainsi que les opérations militaires », analyse M. Diarra.
Youssouf Coulibaly
source : L’Indicateur du Renouveau