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Ukraine: les Russes progressent dans l’Est et l’adhésion à l’UE prendra des années

Près de trois mois après le début de l’invasion russe, les troupes du Kremlin poursuivent leur avancée dans le Donbass.

GUERRE EN UKRAINE – C’est un triste anniversaire qui se profile en Ukraine. Près de trois mois jour pour jour après le début de l’invasion russe, les troupes du Kremlin continuaient ce dimanche 22 mai de bombarder le front Est dans l’optique de prendre la ville de Severodonetsk, dans la région de Lougansk, l’une des deux régions constitutives du Donbass.

Une prise qui serait stratégiquement très importante pour Moscou en vue de la suite du conflit, et cela alors que les derniers chiffres montrent qu’un tiers des Ukrainiens ont d’ores et déjà été obligés de fuir, ailleurs dans le pays ou à l’étranger, à cause des combats. Voici le point sur la situation militaire et diplomatique, 88 jours après le début de l’offensive russe.

Un objectif stratégique en ligne de mire pour les Russes
Ce dimanche, les forces russes ont “gagné du terrain” dans la zone de Rubijné-Severodonetsk-Lyssychansk et ont “intensifié leurs efforts pour capturer Severodonetsk”, estime l’Institut pour l’étude de la guerre (ISW).

Elles ont notamment détruit un pont entre Lyssychansk et Severodonetsk, montrant leur volonté d’encercler la ville, selon ce centre de recherche américain, pour qui des avancées russes dans la ville proche de Popasna n’étaient “pas possibles à confirmer”.

Popasna est “clairement le nouvel axe d’effort” russe, estimait samedi l’ancien colonel français Michel Goya, consultant militaire de référence pour plusieurs médias. La prise de la ville, “un point haut”, permettrait “d’observer et donc de frapper avec l’artillerie tous les mouvements ukrainiens, notamment entre le nœud routier de Bakhmut (77.000 habitants) et Lyssytchansk-Severodonetsk”, a-t-il précisé.

Déploiement de nouveaux équipements
Le ministère britannique de la Défense a souligné ce dimanche le déploiement vraisemblable à Severodonetsk de la seule compagnie russe de tanks BMP-T Terminator, des engins technologiquement avancés par rapport aux tanks détruits par centaines par les troupes ukrainiennes ces trois premiers mois de conflit. “Avec un maximum de Terminator déployés, ils ne devraient pas avoir un impact significatif sur la campagne”, a toutefois observé Londres.

Ces derniers jours, Moscou a intensifié sa puissance de feu dans le Donbass. On y trouve, selon Serguiï Gaïdaï, gouverneur de la région de Lougansk, les unités retirées de la région de Kharkiv (nord-est), les assaillants du siège de Marioupol (sud-est), les milices des républiques séparatistes de Donetsk et Lougansk, les forces tchétchènes et des troupes mobilisées en renfort depuis la Sibérie et l’Extrême-Orient russe.

“Toutes les forces russes sont concentrées dans les régions de Lougansk et Donetsk”, a affirmé Serguiï Gaïdaï sur Telegram. Idem en matière d’armement. “Tout est concentré ici”, a ajouté le gouverneur, y compris les fameux complexes antiaériens et antimissiles S-300 et S-400, équivalent des Patriot américains. Point crucial de cette bataille du Donbass, Severodonetsk, dans la région de Lougansk, est sous le feu de Moscou “24 heures sur 24”, s’est-il indigné.

“Ils utilisent la tactique de la terre brûlée, ils détruisent délibérément la ville” avec des bombardements aériens, des lance-roquettes multiples, des mortiers ou des chars qui tirent sur les immeubles, a-t-il ajouté.

L’armée ukrainienne a annoncé dimanche sur Facebook au moins sept civils tués et huit autres blessés dans des bombardements sur 45 communes de la région de Donetsk. Selon la présidence ukrainienne, des bombardements russes ont visé les villes de Mykolaïv et Zaporijjia, dans le sud du pays, ainsi que Kharkiv, au nord, dans la nuit de samedi à dimanche.

Des millions de déplacés
Pendant ce temps, alors que les Occidentaux continuent de fournir des équipements offensifs et défensifs à Kiev, la loi martiale et la mobilisation générale en Ukraine ont été prolongées ce dimanche de trois mois, jusqu’au 23 août. Lors de deux votes, le Parlement ukrainien, la Rada, a approuvé dimanche par la majorité absolue les décrets présidentiels sur la loi martiale et la mobilisation générale.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait signé le 24 février ces deux décrets. Ils ont déjà été prolongés à deux reprises pour une durée d’un mois.

Par ailleurs, plus de huit millions d’Ukrainiens ont été déplacés à l’intérieur du pays, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut Commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR). S’y ajoutent 6,4 millions de personnes qui ont fui à l’étranger, dont plus de la moitié (3,4 millions) vers la Pologne.

L’adhésion à l’UE est encore lointaine
Dernier point abordé ce dimanche au sujet de la crise ukrainienne: l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne. Celle-ci prendra “sans doute 15 ou 20 ans”, a estimé le ministre français délégué aux Affaires européennes Clément Beaune, en préconisant que Kiev entre en attendant dans la communauté politique européenne proposée par le président français Emmanuel Macron (mais qui ne convainc guère Volodymyr Zelensky).

“Il faut être honnête. (…) Si on dit que l’Ukraine va rentrer dans l’UE dans 6 mois, 1 an ou 2 ans, on ment. Ce n’est pas vrai. C’est sans doute 15 ou 20 ans, c’est très long”, a affirmé Clément Beaune sur les ondes de Radio J.

“En attendant on doit aux Ukrainiens (…) un projet politique dans lequel ils peuvent rentrer”, a poursuivi le ministre délégué, qui a notamment qualifié la communauté politique européenne avancée par le président Macron de “porte ouverte” et de “projet concret” pour l’Ukraine.

Les Russes se disent, eux, disposés à revenir à la table des négociations, faisant porter la responsabilité de l’arrêt des discussions sur Kiev. “Pour notre part, nous sommes prêts à continuer le dialogue”, a affirmé dimanche Vladimir Medinski, conseiller du Kremlin chargé des négociations avec Kiev, dans un entretien avec la télévision biélorusse. “Le gel des pourparlers a été entièrement une initiative de l’Ukraine”, a-t-il ajouté, estimant que la balle était “dans leur camp”.

Les deux belligérants avaient entamé des discussions après l’échec de Moscou à prendre Kiev. Celles-ci avaient toutefois fait long feu, malgré plusieurs rencontres en Turquie.

PAR https://www.huffingtonpost.fr/

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