La décision de M. Iatseniouk intervient après des mois d’instabilité et de chute dans les sondages.
Plusieurs réformateurs de haut niveau ont quitté le gouvernement au cours des dernières semaines, jugeant que le chef du gouvernement ne parvenait pas à lutter contre la corruption.
Dans un discours télévisé, Arseni Iatseniouk a déclaré qu’il quittait ses fonctions afin de se concentrer sur d’autres questions importantes.
‘’Je démissionne en tant que Premier ministre. Avec dignité, je confirme mon devoir personnel, national à l’Etat. À partir d’aujourd’hui, mes objectifs sont plus larges que l’autorité du chef du gouvernement. Une nouvelle loi électorale. Une réforme constitutionnelle. Une réforme judiciaire. Un contrôle de la Coalition sur la direction du nouveau gouvernement. Le soutien international de l’Ukraine. L’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne et à l’OTAN. Ceci n’est qu’une partie de mon programme’’, a-t-il déclaré.
Le Premier ministre a cependant survécu à une motion de censure en février, mais les tensions politiques et des scandales de corruption avaient fragilisé la coalition qu’il dirigeait, retardant une fois de plus le versement des aides prévues par le FMI d’un montant de 17,5 milliards de dollars.
Son départ devrait favoriser la formation d’un nouveau gouvernement mais pour autant, toutes les barrières à l’adoption des réformes bloquées au Parlement ne seront pas levées, car plusieurs partis populistes ayant quitté la coalition affichent leur volonté de s’opposer aux mesures d’austérité imposées par le FMI.
Arseni Iatseniouk estime que la crise politique dans le pays a été créée artificiellement.
Nommé en 2014, M. Iatseniouk avait vu sa cote de popularité tomber au plus bas, jusqu’à 10 %.
Une partie de l’opinion publique lui reproche de ne pas avoir fait assez pour obliger les oligarques ukrainiens à rendre des comptes comme il s’était résolu à le faire.
Il n’y avait plus de confiance entre lui et le président Pétro Poroschenko.
A un moment donné, le chef de l’état avait exhorté le Parlement à voter la motion de défiance contre le chef du gouvernement. « La thérapie n’est plus suffisante pour restaurer la confiance, il est temps de pratiquer la chirurgie », avait-il écrit.
Source: BBC
