La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao) note dans son « Bulletin mensuel des statistiques » que les emplois du système bancaire se sont accrus de 9,0% pour s’établir à 37.166,7 milliards à fin avril 2020. Elle relève également que l’indicateur du climat des affaires est resté largement en dessous de sa tendance moyenne et que sur la base des données officielles, le taux d’inflation est ressorti, en glissement annuel, à 1,8% à fin mai 2020.
Les emplois du système bancaire se sont accrus de 9,0% pour s’établir à 37.166,7 milliards à fin avril 2020, indique la Bceao dans son « Bulletin mensuel des statistiques – Mai 2020». Pour la Banque centrale, cette évolution résulte d’une progression des crédits à la clientèle (+2.289,2 milliards ou +9,3%), notamment ceux à moyen terme (+1.384,2 milliards ou +14,6%). Quant aux ressources bancaires, « elles ont progressé de 2.690,0 milliards pour se fixer à 33.846,7 milliards à fin avril 2020, en rapport avec la hausse concomitante des dépôts et emprunts (+2.812,2 milliards ou +13,21%), des fonds propres nets (+3.714,6 milliards ou +14,4%) et des diverses ressources (+2.009,9 milliards ou +34,5%) ».
Par ailleurs, l’institution souligne qu’au cours du mois de mai 2020, l’indicateur du climat des affaires, est resté largement en dessous de sa tendance moyenne, traduisant le maintien d’un pessimisme des chefs d’entreprise sur l’évolution de la conjoncture économique. Cet indicateur, dit-elle, s’est toutefois légèrement redressé, en lien avec l’assouplissement des mesures de restriction prises par les Etats dans le cadre de la crise liée à la Covid-19.
Ces allégements ont induit, selon la Bceao, une reprise progressive de l’activité économique et une baisse moins prononcée des indicateurs de conjoncture. Elle confie en ce sens qu’en particulier, l’indice de la production industrielle et celui du chiffre d’affaires dans les services marchands se sont contractés respectivement de 7,6% et 6,0%, en rythme annuel, contre des baisses respectives de 8,1% et 6,7% le mois précédent. « En outre, l’indice du chiffre d’affaires du commerce de détail s’est replié de 14,9% au cours du mois de mai 2020, contre une baisse de 16,3% le mois précédent », montre les données de la Banque centrale.
A en croire l’institution, sur la base des données officielles, le taux d’inflation est ressorti, en glissement annuel, à 1,8% à fin mai 2020, après une réalisation de 1,5% le mois précédent. L’accélération du rythme de progression du niveau général des prix, explique-t-elle, est imprimée notamment par les composantes « Alimentaires » et « Boissons », dont la contribution à l’inflation totale est ressortie à 1,4 point de pourcentage après celle de 1,2 point de pourcentage à fin avril 2020 et 0,8 point de pourcentage à fin mars 2020.
D’après la Bceao, la hausse des prix des produits alimentaires est observée dans la quasi-totalité des pays de l’Union, en rapport avec un renchérissement des produits de la pêche ainsi que des légumes frais, de tubercules et plantains, consécutif au repli de l’offre sur les marchés dans le contexte de la crise sanitaire liée au coronavirus.
Par ailleurs, le document fait savoir qu’une augmentation des prix des céréales locales a été enregistrée dans les pays sahéliens, au Niger (+10%), au Burkina (+9%) et au Mali (+3%) en rapport notamment avec la baisse de la production agricole 2019/2020. Aussi, note-t-on, e rythme de progression du niveau général des prix est imputable également à la composante « Logement », où la contribution à l’inflation totale est passée de 0,1 point de pourcentage en avril 2020 à 0,2 point de pourcentage en lien avec la hausse des prix des combustibles solides dans certains pays de l’Uemao.
Bassirou MBAYE
Lejecom