Deux ans après les assassinats de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi en Tunisie, une nouvelle enquête a été ouverte ce mardi par le pôle judiciaire tunisien de lutte contre le terrorisme à la suite des propos du directeur de la chaîne privée Attasiaa TV, a annoncé ce mercredi la justice tunisienne. Ce dernier affirme avoir en sa possession « toutes les informations sur ceux qui ont tué Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi ».
Dans une vidéo rendue publique le 4 octobre dernier qui aurait été enregistrée en Suisse, l’animateur tunisien, Moez Ben Gharbia, révèle connaitre les auteurs des deux assassinats des deux figures de la gauche tunisienne, Chorki Belaïd et Mohamed Brahmi. Il affirme également avoir été la cible d’une tentative d’assassinat, à la suite de ces révélations. « Toute personne qui saura la vérité sur la mort des deux opposants sera assassinée », précise-t-il dans la vidéo.
Dans ce pays d’Afrique du Nord, les propos de cet animateur suscite la controverse. Certains les réfutent, d’autres y voient l’espoir que la vérité éclate. C’est le cas de Mohamed Jmour, vice-secrétaire général du Parti des patriotes démocrates unis, le parti de Chokri Belaïd. « C’est quelqu’un qui sait ce qu’il dit. Les autorités judiciaires politiques et sécuritaires en Tunisie devraient l’entendre et voir ce qu’il a comme information », a-t-il déclaré surRFI.
Ces révélations interviennent alors que le procès de 24 Tunisiens accusés d’être impliqués dans le meurtre de Chokri Belaïd le 6 février 2013 doit reprendre à Tunis le 30 octobre prochain. Dès février 2014, les autorités tunisiennes avaient annoncé la mort de Kamel Gadhgadhi, meurtrier présumé de ce leader de la gauche tunisienne.
L’assassinat des deux opposants tunisiens, Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi a été revendiqué en décembre dernier dans une vidéo par des terroristes ayant rejoint depuis peu l’Etat Islamique. L’un d’entre eux, Abou Mouqatel, recherché par la Tunisie, a déclaré : « Oui tyrans, c’est nous qui avons tué Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi ». Le 6 février 2013, l’opposant Chokri Belaïd est assassiné de six balles devant son domicile par des hommes armés en moto. Six mois plus tard, le député et opposant de gauche, Mohamed Brahmi, est à son tour tué.
Source: Afrik