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Tunisie : les manifestations se poursuivent à Kasserine après la mort d’un jeune chômeur

Plusieurs centaines de personnes se sont de nouveau rassemblées mercredi matin à Kasserine, où le décès d’un jeune chômeur a récemment ravivé les tensions.

Que réclament-ils ?

Les manifestants se sont rassemblés mercredi 20 janvier devant le gouvernorat, réclamant des « solutions » au problème chronique du chômage, en particulier chez les jeunes. Ils ont ensuite pris la direction du centre-ville, distant de quelques kilomètres.

Depuis la révolution de 2011, Kasserine a plusieurs fois connu des mouvements de protestationdégénérant parfois en affrontements violents avec la police, sur fond de misère et de chômage persistants.

Depuis plusieurs jours, les rassemblements s’y succèdent, comme dans d’autres villes de la région, et ont parfois tourné à l’affrontement avec les forces de l’ordre. Selon une source de sécurité, des incidents ont notamment éclaté mercredi à Thala, ville située à 50 km au nord de Kasserine, où des manifestants ont brûlé des pneus.

Pourquoi cette montée des tensions ?

La situation s’est tendue à Kasserine du fait du décès samedi 16 janvier d’un chômeur de 28 ans, Ridha Yahyaoui, qui s’est électrocuté après être monté sur un poteau. Il protestait notamment contre son retrait d’une liste d’embauches dans la fonction publique.

Des manifestations ont eu lieu le lendemain puis mardi 19 janvier, avec entre 500 et 1 000 manifestants scandant « Le travail est un droit ». Des jets de pierre ont eu lieu, d’après un responsable du ministère de l’Intérieur, les forces de l’ordre faisant usage de gaz lacrymogène.

Au moins 14 personnes ont été légèrement blessées. Des commerces ainsi que la Poste et des écoles ont fermé plus tôt que d’habitude en raison des troubles.

Quelle est la réponse des autorités ?

Dès lundi, un haut responsable du gouvernorat de Kasserine a été limogé à la suite du décès du chômeur, et la présidence du gouvernement avait annoncé l’ouverture d’une enquête. Un couvre-feu nocturne a également été décrété mardi, le gouverneur Chedly Bouallègue ayant affirmé que celui-ci était globalement respecté.

Interrogé par la radio privée Mosaïque FM, il a assuré que les autorités locales étaient à l’écoute des manifestants. « Nous sommes en train d’accueillir des jeunes, des diplômés de l’enseignement supérieur, par groupes. Nous les écoutons, dialoguons et notons leurs revendications », a-t-il fait valoir. Sollicité, le ministre de l’Intérieur n’était pas joignable dans l’immédiat.

Source: Jeune Afrique

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