Quatre caches d’armes ont été découvertes depuis samedi dans une région tunisienne frontalière de la Libye et des dizaines de fusils ainsi que d’importantes quantités de munitions ont été saisies, a-t-on appris lundi de sources de sécurité.
Les deux premières caches ont été découvertes samedi dans les localités de Kharrouba et de Chareb Errajel, près de la ville méridionale de Ben Guerdane, respectivement sur les routes de Tataouine et Zarzis, selon les mêmes sources et des témoins.
Une troisième, la plus importante, a été mise au jour dimanche à l’intérieur d’un garage, à proximité de Jalel, en périphérie de Ben Guerdane, a-t-on ajouté.
Enfin, alors que les opérations de ratissage se poursuivent, une quatrième cache a été découverte lundi à El Amiriya, au sud de Ben Guerdane, a annoncé à l’AFP une source sécuritaire.
Il ne s’agit pas des premières caches d’armes découvertes dans le sud, mais elles le sont rarement en nombre aussi élevé.
Dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur a en outre insisté sur l’importance de l’opération menée dimanche, relevant qu’une cinquantaine de fusils, dont 27 kalachnikovs, et plusieurs dizaines de missiles avaient alors été saisis.
Trente caisses de munitions, 12 kilos d’explosifs et plus d’un millier de tasers, entre autres, ont également été recensés.
Cet arsenal était dissimulé dans un garage entouré d’une clôture, ont précisé des sources de la Sécurité. D’après le ministère, trois personnes, dont le propriétaire, ont été interpellées. Une quatrième personne a été arrêtée lundi après la mise au jour de la quatrième cache.
Citant un responsable du ministère de la Défense, la radio Shems FM a affirmé que ces caches d’armes avaient été découvertes à l’aide de données récupérées sur le téléphone portable d’un jihadiste abattu la semaine dernière sur le mont Salloum, dans le centre-ouest du pays.
Sollicité, le ministère n’a pas confirmé.
Mercredi dernier, les autorités avaient annoncé avoir tué le chef d’un groupe jihadiste lié à l’organisation extrémiste Etat islamique (EI), responsable de l’assassinat quelques jours plus tôt d’un soldat à son domicile.
La ville de Ben Guerdane se trouve dans l’extrême sud de la Tunisie, non loin de la frontière avec la Libye, pays où le chaos a permis l’émergence de l’EI.
Pour tenter de limiter les trafics, notamment d’armes, Tunis a érigé un « système d’obstacles » sur la moitié des 500 km de frontière commune.
En mars, Ben Guerdane a été le théâtre d’attaques coordonnées contre des installations sécuritaires, et les autorités avaient affirmé avoir déjoué une tentative de créer une branche de l’EI en Tunisie.
Selon un bilan officiel, 13 membres des forces de l’ordre et sept civils sont morts dans ces attaques, tandis qu’au moins 55 extrémistes ont été tués.
AFP