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Trump plaide non coupable de tentative d’inverser le résultat de l’élection de 2020

L’ex-président américain Donald Trump, favori de son parti pour reconquérir la Maison Blanche, a plaidé jeudi non coupable d’accusations liées à ses manœuvres “criminelles” pour inverser les résultats de l’élection de 2020.

Lors de cette comparution pénale historique devant un tribunal fédéral de Washington, le milliardaire républicain a lui-même répondu debout “non coupable” à la lecture par la juge Moxila Upadhyaya des chefs d’accusation et des peines de prison encourues.

Avant de reprendre l’avion, il a déploré “un jour très triste” pour les Etats-Unis et s’est dit persécuté en tant qu’”opposant politique” par l’administration de son successeur démocrate Joe Biden.

Une prochaine audience pour déterminer la date du procès a été fixée au 28 août. Elle se tiendra sous l’autorité de la juge fédérale Tanya Chutkan, qui présidera les débats au procès.

La défense a réclamé du temps pour étudier la masse de documents contenue dans le dossier, s’élevant contre la demande de procès rapide formulée mardi par le procureur spécial Jack Smith, qui a supervisé l’enquête, après la publication de l’acte d’accusation de 45 pages.

Cet acte d’accusation, qui fait notamment état d’un “projet criminel”, reproche à Donald Trump d’avoir sapé les fondements de la démocratie américaine en tentant de subvertir le processus de comptabilisation des suffrages de plus de 150 millions d’Américains, des inculpations inédites et d’autant plus graves qu’il était alors président en exercice.

A contrario, les deux précédentes poursuites pénales engagées contre lui cette année, pour des fraudes comptables liées à l’achat du silence d’une actrice de films X, et pour avoir compromis la sécurité nationale par sa désinvolture dans le traitement de documents classifiés, portent respectivement sur la période précédant et suivant son mandat.

– “Procès équitable” –

Le tribunal fédéral où il a comparu se trouve à proximité du Capitole, le siège du Congrès américain, pris d’assaut par des centaines de ses partisans chauffés à blanc pour y empêcher la certification de la victoire de Joe Biden, le 6 janvier 2021.

“Je peux assurer à tout le monde qu’il y aura un processus et un procès équitable”, a déclaré la juge Upadhyaya.

Auparavant, Donald Trump avait accusé ses adversaires démocrates d’être à l’origine de ces nouvelles poursuites judiciaires pour l’écarter de la course à l’élection présidentielle de 2024.

Son tort est d’”avoir contesté une élection truquée. Juridiction injuste, juge injuste”, a-t-il écrit sur sa plateforme Truth Social, apparemment en référence à la juge Chutkan.

“Les présidents ne sont pas des rois”, pouvait-on lire sur une pancarte brandie par un manifestant aux environs du tribunal, en référence à une phrase prononcée par la juge en novembre 2021 pour rejeter une demande de M. Trump de bloquer la divulgation d’informations sur ses agissements lors de l’assaut du Capitole.

La juge Chutkan a notamment siégé au procès de participants à ces violences.

Le président Biden, en vacances dans une station balnéaire du Delaware sur la côte est, avait assuré qu’il ne suivrait pas les informations sur la comparution de son potentiel futur adversaire en 2024.

– Multiples services de police mobilisés –

Plus de 24 heures avant le début de l’audience, les caméras et les camions satellite des médias nationaux et internationaux étaient déjà déployés sur la place devant le tribunal, sous les objectifs et l’œil curieux des passants et des touristes.

Des barrières de sécurité étaient dressées autour du bâtiment, ainsi qu’autour du Capitole.

Plus de six services de police ou agences de sécurité, dont le Secret Service, chargé de la protection des hautes personnalités de l’Etat, se sont mobilisés pour cette occasion.

Les conséquences de cette inculpation, et du procès qui pourrait donc se tenir en pleine campagne présidentielle, sur la candidature de Donald Trump, 77 ans, restent à déterminer.

Malgré les poursuites qui s’accumulent, il demeure très largement favori à l’investiture républicaine et creuse même l’écart avec le numéro 2, le gouverneur de Floride Ron DeSantis, qui enchaîne les faux pas depuis le début de sa campagne.

Selon un sondage New York Times/Siena College publié lundi, l’ex-président le devance désormais de 37 points.

AFP
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