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Trump à Paris le 14 juillet, signe de l’horizon très réduit de la diplomatie française

Le président français Emmanuel Macron a invité son homologue Donald Trump à assister au défilé militaire du 14 juillet à Paris. Un geste éminemment politique, à forte portée symbolique et historique.

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S’il vient – et rien n’est moins sûr car ce serait un véritable cauchemar pour les services de sécurité américains –, il sera à son affaire ! Il ne s’intéresse pas beaucoup à l’Histoire, mais sa jeunesse dans un pensionnat militaire lui a donné le goût des uniformes. Il s’est d’ailleurs entouré de généraux, et il verra que Paris est toujours Paris ! Qu’aux Champs-Élysées, il n’y a pas seulement des kamikazes, et que la France est toujours la France, un peu prétentieuse ! La revue du 14 juillet est une curiosité française, comme les ampoules à baïonnette et le sucre en morceaux. La France doit être la seule démocratie au monde qui fasse défiler ses troupes. Il y a de belles parades aussi en Corée du Nord, en Russie, en Chine et dans les dictatures du Tiers-Monde où l’armée tient le peuple en joue, mais en France la tradition avait un sens quand l’armée était faite d’appelés. Elle en a perdu depuis vingt ans, depuis que Chirac a supprimé la conscription.

Mais Trump, surtout, verra que contrairement à ses voisins européens, que la Guerre froide a émasculés, il reste une armée en France qui sait marcher au pas et qui reste fidèle à ses traditions. Cocorico. Surtout, Donald Trump réclame aux Européens de prendre désormais en charge leur quote-part dans l’effort de défense qui s’impose aux Occidentaux et applaudir l’armée à Paris, ça aura du sens.

Un siècle après l’entrée en guerre des États-Unis, le prétexte est bon. On célèbre toujours les Américains en disant “Lafayette, nous voilà“. Ils sont arrivés bien tard, presque trop tard, America First était déjà à la mode. La faute à qui ? Eh bien notamment à un président calamiteux qui freinait des quatre fers : Woodrow Wilson, qui avait ses propres passions. Veuf inconsolable en 1914, amoureux transi en 1916 et qui imposa après-guerre ses lubies aux négociateurs de Versailles. Conséquence : on a remis le couvert avec l’Allemagne vingt ans après. Élire un médiocre, ça se paye.

Dans la Première et la Seconde Guerre mondiale, les Américains ont résisté longtemps à s’impliquer. Cette hésitation a coûté très cher. Aujourd’hui, face à la guerre terroriste qui dévaste le Moyen-Orient et secoue l’Europe, face à la montée en puissance de la Chine et aux menaces qui pèsent sur l’Afrique, il faut que les États-Unis assument leur leadership et prennent en compte les intérêts collectifs de tout l’Occident.

En invitant Donald Trump, Emmanuel Macron cherche la même chose que ses deux prédécesseurs : être le meilleur ami de l’Amérique en Europe. C’est l’ambition ordinaire de tous les pays du continent, qui n’ont plus de politique étrangère et dont la diplomatie cherche à se rendre utile à Washington. C’est la nature même de l’Angleterre depuis qu’elle a renoncé à son empire, c’est la vocation de l’Allemagne et de l’Italie depuis qu’elles ont perdu la guerre, c’est l’horizon auquel se réduit désormais la diplomatie française.

Source: sudradio

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