Le secrétaire général de la Fédération malienne de football, Yacouba Sidiki Traoré, a affirmé que les conditions n’étaient pas réunies pour convoquer une assemblée générale extraordinaire, comme souhaitée par certains. Yacoubadjan a profité de l’occasion pour expliquer les modalités de la tenue d’une assemblée extraordinaire, le collège électoral et la révocation du président de la Fédération dans une interview accordée au journal Le Prétoire.
Le Prétoire : Qui peut convoquer une assemblée générale extraordinaire ?
Yacouba Sidiki Traore: La rencontre qui vient de se tenir à l’hôtel Mandé est une réunion. Parce que le Mali est un pays de liberté. Donc si on veut se concerter au Mali, c’est admis par la loi. Mais s’il s’agit d’une assemblée générale extraordinaire de la fédération malienne de football, elle est prévue par les textes, mais il y a des chemins à suivre.
Deux groupes peuvent convoquer une assemblée générale extraordinaire : Le comité exécutif et les membres votants. Pour que le second puisse être valable, il faut 51% des membres votants. Si un mois après le dépôt de la demande de l’assemblée générale extraordinaire, le comité exécutif ne convoque pas l’assemblée, le secrétaire général et les demandeurs peuvent la faire.
Le collège électoral est composé par les 9 ligues régionales de football (Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Gao, Tombouctou, Kidal et Bamako), les 9 clubs champions de D2 des 9 ligues, 3 associations (les anciens footballeurs, les entraîneurs et les médecins). En temps normal, il y a 16 clubs de ligues 1. Mais cette année, 4 clubs de ligue 1 ont été automatiquement relégués en Ligue 2. Ces 4 clubs sont : le Djoliba AC, le COB, le CSK et l’Avenir de Tombouctou, ils ne sont pas parmi les membres votants en 2015.
Pourquoi ces clubs ne sont pas parmi les membres votants?
D’abord, les 4 clubs concernés ont saisi la commission de recours (la cours suprême du sport au Mali) qui a confirmé leur descente en D2. Donc, ils ne peuvent être membres du collège électoral.
La ligue de Bamako figure sur leur liste, mais malheureusement le mandat de ladite ligue est arrivé à terme depuis le 24 juillet et le bureau n’est pas renouvelé à l’heure où je vous parle
Au lieu de 55, le collège électoral revient à 51.
Les demandeurs sont : les ligues de Ségou, Gao, Kidal et Tombouctou. Les clubs de ligue 1 sont : le CS Duguwolofila et le Sabana AC. Ils avaient mis les noms du Djoliba AC, COB, CSK et Avenir de Tombouctou qui ne sont plus des clubs de ligue 1. Les deux clubs de D2 sont : Eliwidj de Kidal et l’AS Commune de Tombouctou. A ce niveau aussi, il y avait d’autres noms de club de D2 qui ne font pas partie du collège électoral : le Bronconi de Niono, le FC Gaoussou et Attar club de Kidal.
Nous avons reçu les noms de tous les 9 représentants de chaque ligue pour la montée qui sont : Kayes (USC Kita), Koulikoro (Bourou Massa), Sikasso (US Bougouni), Ségou (Office Niger Sport), Mopti (Débo club), Gao (Sonni de Gao), Tombouctou (AS Avenir), Kidal (Eliwidj), Bamako (Asko), vous conviendrez avec moi qu’il y a 3 qui figurent sur la liste des demandeurs qui n’apparaissent pas dans les équipes championnes de D2 de 2015 (FC Gaoussou, Attar Club et Bronconi). L’article 110 des statuts stipule que seuls les champions de D2 sont dans le collège électoral. Mais il ne parle pas d’ancien champion.
Il y a aussi une association qui a demandé, l’Union nationale des anciens footballeurs du Mali, et l’AS Bakaridjan était présente aussi. Mais malgré cela, ils n’ont que 18 voix des membres votants. Alors que le quorum est de 26 voix.
Ensuite, l’USC Kita nous a adressé un courrier pour faire part de son retrait du projet. Cela démontre que les 26 voix recommandé n’est pas réuni pour que ça soit une assemblée. La voix d’une ligue est égale à 3, les clubs de ligue 1 et les champions de D2 compte une voix chacun.
Quels étaient les motifs invoqués ?
Ils ont demandé la révocation du président, de revenir sur la liste du comité mis en place depuis 2013 à Mopti, la levée des suspensions. Parmi les demandes, même la révocation du président n’a pas été comprise par les demandeurs. Pour que le président soit révoqué, il faut que les 2/3 des membres du comité exécutif de la fédération votent un bulletin secret après une faute grave du président. Mais ça n’appartient pas à une assemblée extraordinaire de demander la révocation du président. Cela n’existe nulle part dans nos statuts. 51% de l’assemblée ne peut pas dissoudre le bureau ou révoquer le président. Bref, les conditions n’étaient pas réunies pour tenir cette assemblée. Je crois que cette assemblée est comme du folklore. Nous avons la délégation du pouvoir de l’Etat, la CAF et la Fifa. La Fédération malienne de football, présidée par Boubacar Baba Diarra, a la légitimité avec elle. La Fifa a envoyé une correspondance pour exhorter les frondeurs d’attendre l’assemblée générale ordinaire de la Fédération qui aura lieu en octobre prochain. Comme ils ont dit qu’ils ont la majorité, que ce serait mieux de discuter les préoccupations lors de cette rencontre annuelle.
Aussi, ils ont parlé de comité transitoire. Le mandat est impératif et le mot de comité transitoire n’existe pas dans nos statuts. C’est de la fantaisie. Il n’y aura plus de coup d’Etat dans le football. Il y aura certainement des sanctions après. Ils ne sont pas dans le cadre des textes. Je suis disponible à toutes les sollicitations. Je suis tranquille parce que je suis avec le droit. Je lance un nouveau message au monde sportif malien. Le train de l’histoire est en marche. Ceux qui veulent entrer dans le train de l’histoire doivent venir maintenant ou jamais. Dans l’histoire du football, aucun comité exécutif n’a donné du gazon, de l’électricité à nos clubs. Pourtant les fonds existaient bien. Sinon le football a commencé au Mali depuis 1960. Finalement, ce sera de l’égoïsme. Tous ceux qui font du bruit dans notre football n’ont pas de monde derrière eux. Sinon la ligue de Koulikoro a renouvelé son mandat, qu’attend la ligue de Bamako ? Même là, le secrétariat fonctionne pendant une période déterminée. Si ce délai est épuisé, nous ne reconnaitrons plus cette ligue, conformément aux textes.
Interview réalisée par Yacouba TANGARA
source : Le Prétoire