Sécurité et développement ont été au centre des débats, il y a peu, des chefs d’Etat du G5 Sahel à Nouakchott en Mauritanie et comme en écho, on note toujours des violences sur des femmes à Banamba, l’arrestation des auteurs de braquages à Niamakoro en commune VI, une attaque à Djombo djenenké (Bandiagara) etc. Juste pour illustrer le bilan d’une journée qui est loin d’être exhaustif.
A peine trois ans après l’entrée au gouvernement du Gal Salif Traoré, en 2019, un de nos confrères du Nouveau Réveil, Cyrille Samaké, marquait son scepticisme par rapport à ses méthodes qu’il qualifie de » solutions cosmétiques aux problèmes sérieux ». L’alerte était passée inaperçue.
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Depuis les déclarations du patron de la sécurité se suivent et se ressemblent, alimentées à une sauce mielleuse distillée aux communicateurs qui en assurent le relais. Et c’est peu dire !
Ainsi, en novembre 2019, il déclarait, comme un prestidigitateur, devant les Maliens médusés, qu’il allait » mettre fin au désordre sur les réseaux sociaux ». Il n’en fût rien ! En décembre 2019, un mois après, Gal Salif dévoilait une méthode infaillible contre l’insécurité : » Il faut que nous soyons au-devant de la situation » autrement dit, il souhaite anticiper, mais sans dire où, quand, avec quels moyens, l’ennemi étant transparent et invisible.
Il rassure, les moyens ont été fournis pour le recrutement et l’équipement de nouvelles forces dans le cadre de la loi d’orientation sécuritaire.
Mais, pour son malheur, les actes crapuleux vont crescendo, les éléments de communication sont épuisés, éculés, l’homme est entré en hibernation ou prépare- il un autre effet d’annonce ?
Le général Salif Traoré peine à ramener la quiétude dans les foyers malgré ses promesses mirobolantes de réguler les réseaux sociaux et de traquer les bandits partout où ils sont. Chaque déclaration du ministre de la Sécurité correspond à la montée en puissance des gangs spécialisés dans les assassinats crapuleux, les vols en bande organisée, les viols, les braquages à domicile et sur les routes nationales par les coupeurs de route etc. Il est rattrapé, pensons-nous, par le fait qu’une fois les assurances données, il s’éloigne du sujet et se terre, oubliant et peut-être ignorant ces sages propos d’Alessadro Baricco, écrivain italien : « Ne rien faire est une chose. Ne rien pouvoir faire en est une autre. » Or sa dernière trouvaille dans sa tonalité habituelle date du 1er mars dernier, lors de la rencontre avec les Gouverneurs et la Commission chargée de la sécurisation des élections législatives de 2020 : » le maximum d’éléments sera mobilisé pour sécuriser le processus électoral « .
Les statistiques restent alarmantes et le culpabilisent. Les périls restent trop nombreux et il ne lui vient plus à l’esprit d’y mettre fin. Mais ne pas arriver à circonscrire le grand banditisme et les actes terroristes sur les routes et dans les grandes villes éloignées des théâtres d’opération militaire pose question et ne rassurent pas face aux périls qui pèsent sur le processus électoral.
Les alertes, les dénonciations, même les indications de nids criminogènes n’y font rien. La coopération citoyenne est acquise mais les forces de sécurité sont absentes tout simplement, ne laissant d’autre choix au citoyen que l’autodéfense ou s’en remettre à Allah.
Seïdina Oumar Dicko
Source : l’Indépendant