La salle de conférence du Centre national du patronat malien a abrité, samedi dernier, la première tribune du Mouvement Sabati 2012, avec comme thème : «Etat et population, quelles relations pour résoudre les conflits fonciers ? ».

La rencontre a enregistré la présence du ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et des Affaires foncières, Mohamed Aly Bathily, du président du Mouvement Sabati 2012, Moussa Boubacar Bah, des représentants des organisations politiques de la société civile.
Depuis sa création, le Mouvement Sabati 2012 s’est fixé comme objectif l’avènement d’un Mali nouveau garantissant le bien-être de sa population et véritablement engagé sur le chantier de la culture de la paix, de la réconciliation, de la stabilité et de la bonne gouvernance, du  développement  économique et social ainsi que de la justice pour tous. La résolution des conflits fonciers constitue une question cruciale au Mali. Au cours de cette dernière décennie, la terre est devenue un bien très convoité chez nous.
Le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et des Affaires foncières était le premier à intervenir à la tribune « vis-à-vis » pour s’exprimer sur le problème foncier dans notre pays.
À l’entame de ses propos, Mohamed Ali Bathily dira que la gestion du foncier au Mali, basée sur la bonne distribution des terres, est loin d’être une réalité compte tenu de la corruption qui gangrène ce domaine. Il a révélé que le citoyen malien, après plusieurs années de démocratie, ne connaît pas les bases des procédures d’accès à la propriété foncière. « Lorsque le conflit arrive au niveau du tribunal, le jugement peut ne pas être équitable… Pour régler les conflits fonciers, nous devons changer de mentalité et de système », a-t-il indiqué. « Aujourd’hui, la gestion foncière est caractérisée par l’anarchie au Mali, mais nous avons pris l’engagement de mettre de l’ordre dans ce domaine important pour l’Etat. Le respect des servitudes est obligatoire. Il est temps qu’on cesse d’alimenter les conflits fonciers ; ensemble trouvons une solution pour finir avec ces conflits », a-t-il ajouté.
Le ministre Bathily a aussi saisi cette occasion pour dénoncer l’existence d’une mafia, qui serait constituée des professionnels de la justice, des forces de l’ordre et d’autres acteurs, pour saboter toute évolution dans le secteur foncier en commettant des actes répréhensibles qui entravent le développement du pays dans la paix.
De ce point de vue, il a invité à aller à un changement  de mentalité. « Il  faut une meilleure gestion du foncier, car le non-respect de la loi dans un pays peut conduire à la guerre civile. La question foncière relève de l’impérative justice sociale. Tout ce qui touche le domaine foncier doit respecter la loi », a insisté le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et des Affaires foncières.
D’autres intervenants ont dénoncé des pratiques peu orthodoxes dans le domaine foncier. Plusieurs victimes ont ainsi dit avoir été dépossédés de leurs terres de culture par des agents de l’Etat.
Le président du Mouvement Sabati 2012 a souligné que cette première tribune a été organisée en vue de permettre à la population et aux gouvernants de débattre des problèmes du pays afin de trouver des solutions appropriées. « Les réseaux sociaux, a expliqué Moussa Boubacar Bah, constituent aujourd’hui une source d’information pour la population. Cependant, l’information est erronée et la population ne sait plus où trouver la vraie information. C’est pour cela que nous avons initié cette première tribune dans le cadre de la conscientisation des populations sur les enjeux des conflits fonciers au Mali ».
En réponse à certaines préoccupations, le ministre Mohamed Ali Bathily a noté que le gouvernement a lancé, depuis plusieurs mois, une politique de réformes pour lutter contre la spéculation foncière. Il a invité les populations à rester vigilantes et à respecter les lois de la République.
M. SY

Source: essor