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Tribunal de première instance de Kolondiéba : Le juge est-il coupable d’injustices? – La victime affirme s’en remettre aux autorités judiciaires

L’inculpation et la mise sous mandat de dépôt de quelques magistrats et auxiliaires de justice relanceraient-elles les débats sur les magouilles et autres dénis de droit qui minent le pouvoir judiciaire dans notre pays ?

 

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Si l’on ne peut répondre par l’affirmative à cette question, il est cependant indiscutable qu’elles auront redonné espoir à toutes ces victimes du système, qui pensaient immuable la toute puissance des juges dans notre pays. Eux qui ont le redoutable pouvoir de faire et défaire tout et tant pis pour ceux qui n’y trouvent pas leur compte !

 

 

C’est peut-être le nouvel état d’esprit qui anime les Maliens depuis l’affaire des juges incarcérés qui aura poussé le jeune Alassane Maïga à briser le silence à propos de son propre vécu, au centre duquel le tout puissant juge de Kolondiéba. Si puissant qu’il a laissé un escroc vaquer à ses affaires !

 

 

DE QUOI S’AGIT-IL EN FAIT ?

Courant 2011, Alassane Maïga et Oumar Traoré s’allient dans le bourbier du site d’orpaillage de Djassa, dans la commune de Tiongui, cercle de Kolondiéba, avec pour objectif commun de faire fortune. La collaboration se passa bien jusqu’au jour où le sieur Oumar Traoré profita d’un déplacement de Alassane Maïga sur Bamako pour disparaître dans la nature avec le trésor commun. Et qui devait être bien garni, car c’est 1 million 560 mille francs que le jeune Alassane Maïga réclame à son ancien partenaire Oumar Traoré. Ce, depuis fin 2011…, en vain.

 

 

Au constat amer de la disparition de Oumar Traoré, sa victime Alassane Maïga lança une course contre le fantôme. Il fouilla les coins et les recoins partout où il pouvait espérer mettre la main sur le sieur Oumar Traoré, il parcourut même les broussailles de Kolondiéba et environs, mais toujours rien.

 

Félin à nul autre pareil, Oumar Traoré finit pourtant par tomber dans le piège de son ancien partenaire Alassane Maïga, un certain 24 décembre 2011. Ce dernier le traîna alors devant la justice de Kolondiéba, qui le déféra à la maison d’arrêt de la localité. Une première audience est programmée avant d’être reportée. Pourquoi? Nous avons recueilli les explications de Allassane Maïga.

 

 

« Entre temps, le juge me convoqua dans son bureau pour me dire que Oumar Traoré a reconnu les faits à lui reprochés et qu’il s’est engagé à rembourser 1 million 560 mille francs. Une bonne nouvelle me disais-je ! Mais je suis resté sans mot lorsque le juge Tamboura m’annonça qu’il a relâché Oumar pour aller vendre des bœufs dans son village afin de me payer mon argent. J’étais étonné, car quelques mois avant que je ne sois informé que Oumar a été relâché, le même juge Tamboura avait notifié à mon ami Youssouf Koné, à qui j’avais donné procuration de diligenter l’affaire à mon absence (j’étais à Bamako pour une formation), qu’il avait été condamné à 5 ans de prison et au paiement de l’argent qu’il me devait.

 

 

Quand j’ai essayé de protester à mon retour à Kolondiéba, le juge Ibrahima Bilal Tamboura et le surveillant Issa Togola de la prison de Kolondiéba, tentèrent de m’intimider. On m’a même rapporté que les juges sont puissants, qu’ils peuvent faire ce qu’ils veulent, et que je n’avais pas à les déranger.

 

 

A ce jour encore, je n’ai pas vu 1 franc de l’argent que Oumar Traoré me devait. Et le comble est que celui-ci est toujours dans la nature par la complicité du juge Ibrahima Bilal Tamboura et le pénitencier Issa Togola qui, d’après les informations recueillies çà et là, serait un parent de Oumar Traoré. J’en appelle à l’arbitrage des plus hautes autorités du Mali, particulièrement aux autorités judiciaires. Elles doivent s’impliquer pour me mettre dans mes droits ».

 

 

Témoignage palpitant et révoltant. La décision du juge de mettre en liberté le condamné donne l’impression à la victime d’être le dindon de la farce. Ceux qui sont chargés de rendre la justice ne devraient-ils pas obtenir l’assentiment des victimes avant d’accorder des faveurs aux condamnés? Car les décisions du genre apparaissent comme étant une injustice aux yeux d’une population peu au fait des arcanes judiciaires.

 

 

Assane Sy DOLO

SOURCE: Soir de Bamako

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