Hier, mardi 3 mars 2020, l’imam Mahmoud Dicko, ancien président du Haut conseil islamique du Mali (HCIM) était convoqué par le tribunal de grande instance de la commune V du district de Bamako pour être entendu sur des propos qu’il a eu à tenir le samedi 29 mars dernier lors de son meeting au Palais de la Culture de Bamako. Mais l’audition de Mahmoud Dicko n’a pas pu se tenir à cause d’une foule nombreuse venue pour le soutenir mais aussi empêcher cette audition. « Non ! imam Dicko ne rentrera pas dans le tribunal, vous allez devoir marcher sur nous d’abord pour que l’imam Dicko puisse rentrer dans le tribunal… », déclaraient des soutiens de Mahmoud Dicko au niveau du tribunal de première instance de la commune V de Bamako. Bien que son audition ait été annulée, Mahmoud Dicko a tenu à saluer ses fans pour leur soutien. « Les gens veulent nous attribuer des propos qui ne sont pas les nôtres. Nous ne sommes pas des gens qui détruisent le pays, nous ne sommes pas des gens qui mettent le pays en feu… », a souligné Imam Mahmoud Dicko après l’annulation de sa convocation.
Un très grand rassemblement a eu lieu hier à Bamako dans l’après midi. Et pour cause, l’ancien président du Haut conseil islamique du Mali (HCIM), l’imam Mahmoud Dicko était convoqué au tribunal de la commune 5 de Bamako pour être auditionné par rapport aux propos qu’il a eu tenir lors de son meeting le week-end dernier. Mais force est de reconnaitre que son audition n’a pas pu se tenir à cause de l’ampleur de la masse. Les soutiens de l’imam Dicko étaient déterminés à empêcher coûte que coûte cette audition. « Non ! imam Dicko ne rentrera pas dans le tribunal, vous allez devoir marcher sur nous d’abord pour que l’imam Dicko puisse rentrer dans le tribunal… », déclaraient des soutiens de Mahmoud Dicko au niveau du tribunal de première instance de la commune V de Bamako. Sur les pancartes des inconditionnels de Dicko, on pouvait lire : « Nous soutenons Imam Mahmoud Dicko ». L’audition ayant été annulée, la foule s’est transportée au Palais de la culture de Bamako. Sur le trajet, les manifestants scandaient : « Dicko ! Dicko ! ». Et durant tout le trajet, l’imam Mahmoud Dicko, à bord d’un véhicule, bien escorté par les fideles musulmans, saluait ses fans au bord de la route. Arrivée au Palais de la Culture, Mahmoud Dicko a appelé ses fans au calme. « Ne détruisez pas le pays… mes propos tenus le samedi 29 février 2020 ont été transformés », a-t-il dit. Il a invité les uns et les autres à savoir raison garder. « Les gens veulent nous attribuer des propos qui ne sont pas les nôtres. Nous ne sommes pas des gens qui détruisent le pays, nous ne sommes pas des gens qui mettent le pays en feu. Si nous voulions faire cela, nous avions eu des occasions pour cela. Nous avons passé un message clair lors du meeting du samedi 29 mars dernier. Des gens veulent créer la confusion et semer l’amalgame. C’est à cet effet que le procureur de la République près le tribunal de la commune V du district de Bamako a souhaité nous entendre pour comprendre certaines choses. Je suis un citoyen qui n’est pas au dessus de la loi. J’ai donc décidé d’aller répondre à la convocation du Procureur. Le rassemblement a été fait à cause ça. Finalement, la convocation fut annulée. Mais comme les gens sont sortis massivement, je les ai invité au calme et de ne pas mettre le feu au pays », a déclaré l’imam Mahmoud Dicko. Avant d’inviter tout le monde à rentrer calmement à la maison. « S’il y a des informations supplémentaires, nous les feront passer au peuple malien. Que les gens comprennent que chaque mouvement ou rassemblement que nous voulons faire c’est dans le calme et dans la quiétude. Nous ne sommes pas des gens qui détruisons le pays et nous n’allons pas soutenir ceux qui détruisent le pays. Des gens aiment transformer les propos », a-t-il dit. Malgré la gravité des choses, l’imam Dicko trouve que les uns et les autres doivent savoir raison garder. « Nous ne devrions pas être la cause des problèmes pour notre pays », a-t-il conclu.
Toujours au Palais de la Culture, Issa Kaou Djim, Coordinateur de la Coordination des Mouvements et Associations de soutien à l’imam Mahmoud Dicko (CMAS) a invité les uns et les autres à sortir massivement le vendredi prochain pour le grand rassemblement au Monument de l’Indépendance de Bamako. Il a rappelé les propos tenus par Mahmoud Dicko le samedi dernier qui font états de dénonciation de la corruption, de surfacturation autour de l’affaire des avions cloués au sol etc. « Aujourd’hui, on voulait l’intimider pour qu’il vienne s’expliquer sur ses propos. Les gens ont voulu crée la confusion. L’imam a demandé au peuple de se soulever contre ceux qui refusent l’islam choisi. L’imam n’a jamais dit de se soulever avec des armes contre le pays. Dicko est un imam pacifique, démocrate et croyant », a-t-il conclu.
A rappeler que le samedi dernier, le 29 février 2020, lors d’un meeting à Bamako, le célèbre imam malien Mahmoud Dicko a appelé Iyad Ag Ghaly, le chef de Ansar Dine, et Amadou Kouffa, le chef de la Katiba Macina, à une trêve. «Je sais qu’ils m’entendent, le pays a trop souffert, les Maliens ont trop souffert, trop, il y a eu trop de morts, Trop de sang versé, je lance un appel à Iyad Ag Ghali et Amadou Kouffa. Ils prétendent se battre au nom du prophète. Si cela est vrai, je leur demande d’arrêter », a déclaré l’ancien président du Haut Conseil Islamique du Mali. Pour l’imam, les deux leaders djihadistes ne sont pas plus musulmans que les Maliens. «Nous avons choisi l’islam librement. Personne ne peut nous l’imposer. Et nous ne voulons pas une religion imposée», a-t-il dit. Avant d’appeler les Maliens à une mobilisation générale de Kidira (région de Kayes) à Kidal contre les terroristes au cas où les terroristes n’accepteraient pas la trêve. «Nous n’allons pas croiser les bras et laisser des gens bafouer notre dignité, notre religion…si nous n’avons pas de suite à cette requête nous allons organiser la résistance….Ils nous effraient avec la mort. Non, nous n’avons pas peur de mourir. Nous sommes un peuple résilient. Une nation de guerriers», a averti l’imam Dicko.
Aguibou Sogodogo
Source: Journal le Républicain-Mali