Le pouvoir, l’incivisme et la mauvaise gouvernance, étaient des thématiques placées au cœur de la rencontre d’échanges animée par la fondation Tuwindi le 10 juillet 2021, en partenariat avec l’Association Democray Tech squad. Sous le thème « le Mali qu’on veut », ces discussions visaient à recueillir des avis personnels sur le bon déroulement de la transition.
C’était un cadre d’échanges entre les experts et des jeunes activistes sur les priorités de la transition au Mali. Les discussions se sont déroulées sous le contrôle d’un expert politique, Dr. Abdoulaye Sall, ancien ministre.
« Cette rencontre autour de la transition s’inscrit dans un processus visant à engager la jeunesse malienne dans la mise en œuvre effective du développement social autour des questions incontournables concernant notre pays. Les échanges qui s’opèrent nous interpellent au plus haut niveau et nous projettent dans des défis majeurs auxquels nous devons faire face. Retrousser nos manches pour arriver à nos objectifs pour aplanir les obstacles entravant le développement et contribuer à l’essor de notre pays », a indiqué Baba Mahamane Tandina, président du réseau Democracy Tech squad.
Une prestation de slam du groupe Jeunesse art a donné un rythme ambiant à la cérémonie tout en relevant les mots qui touchent l’objet de la rencontre tels que l’incivisme, le pouvoir, la dictature, la démocratie et la mauvaise gouvernance.
« Il y a de cela quelques mois, nous avons organisé un atelier de Co-construction de la 4e République au cours duquel, on a élaboré un document de proposition de projets de constitution. On a effectué une série de rencontres autour des résultats de ces ateliers qui a abouti à des grandes recommandations sur le plan de la constitution et la loi électorale. Suite à la démission du président de la République, on a jugé nécessaire de se poser des questions pour savoir les priorités de la transition », explique Oumar Ben Haïdara, représentant du directeur exécutif de Tuwindi.
Pour l’auteure du jour, Myriam Tjassing, la transition est une phase importante de la République où le pouvoir est détenu par une seule personne. Selon elle, aucun citoyen ne doit accepter d’échanger ses libertés contre un pouvoir provisoire.
« La transition est une capture de la démocratie de la gouvernance. Cette transition du fait qu’il y a eu un coup d’Etat pose des questions sur l’état de la démocratie parce que normalement, si une démocratie fonctionne, c’est le pouvoir pour le peuple et par le peuple. C’est très dangereux de dire que je suis prête à donner toutes les libertés pour avoir la meilleure application d’une loi parce que dès que le pouvoir est dans la main d’un seul homme, on ne peut rien contrôler », détaille-t-elle.
La première étape de cette journée a été consacrée à l’exposition du livre : « Mali château de carte témoignage d’une crise », de Myriam Tjassing.
« C’est mon témoignage depuis que je suis arrivée au Mali en 2012. J’ai vécu l’attaque sur Ménaka et Aguelhok, le coup d’Etat, l’occupation du nord et la transition au cours de laquelle tout le monde parlait de la refondation. D’autres thèmes y sont abordés comme la communauté internationale et les élections. Après les négociations, le Mali était affaibli par les guerres de Kidal. Toute la communauté internationale se focalise sur l’accord de paix et son application. Dans mon livre, je fais beaucoup parler les hommes politiques mais également des jeunes sur ces différentes questions», indique Myriam Tjassing.
Fatoumata Kané
Source :Mali Tribune