Les deux parties ont eu des échanges francs sur les grands chantiers de la Transition, notamment les Assises nationales de la refondation et l’organisation des élections générales
Le chef du gouvernement, Dr Choguel Kokalla Maïga, a reçu, hier à la Primature, des membres des mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation (Coordination des mouvements de l’Azawad-CMA et Plateforme) pour leur exposer la vision du gouvernement pour une réussite de la Transition.
«Dans l’organisation des rencontres politiques, les mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger et les mouvements dits de l’Inclusivité, sont des partenaires du gouvernement. Surtout lorsqu’il s’agit de parler de l’avenir du Mali et quand on sait que la mise en œuvre de cet Accord fait partie des éléments d’appréciation de la réussite de la Transition, au même titre que les différentes réformes». C’est en ces termes que le Premier ministre a introduit les échanges avec ses interlocuteurs.
Par rapport aux futures élections générales, le chef du gouvernement dira que le sujet qui fait débat est la mise en place de l’Organe unique de gestion des élections. Lequel organe permettra certainement, selon lui, de minimiser les risques de contestations électorales.
«Tout le monde a demandé la création de cet organe pour éviter les erreurs du passé. En 30 ans, il y a eu deux crises majeures qui sont parties des élections», a rappelé Dr Choguel Kokalla Maïga
Concernant les Assises nationales de la refondation (ANR), le Premier ministre a soutenu qu’à la fin du processus, «nous puissions prendre de grandes décisions et le gouvernement aura l’obligation de les mettre en œuvre».
Il a annoncé qu’une table ronde des forces vives sera organisée la semaine prochaine pour parler de tous ces sujets. Il s’agit, a-t-il précisé, d’arriver à un consensus national sur l’architecture de l’Organe unique de gestion des élections et sur la procédure de désignation de ses membres. Il s’agit également, pour Dr Choguel Kokalla Maïga, de s’entendre sur les Termes de référence des ANR pour pouvoir les convoquer, au plus tard, fin octobre.
«Une fois qu’on sort des assises, a-t-il précisé, on a une visibilité plus claire sur toutes les autres questions. J’ai dit à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) dernièrement, que c’est au sortir des assises que nous pourrons donner un chronogramme précis des élections. Car, l’ancien chronogramme a été fixé de façon approximative», a expliqué le Premier ministre.
«Par exemple, quand le Premier ministre publiait le chronogramme en avril 2021, il avait prévu que le référendum allait se tenir en octobre. Tout le monde savait que ce n’était pas possible. Mais, il avait été publié juste pour calmer la communauté internationale», a-t-il rappelé. Si la parole donnée est sacrée, le chef du gouvernement estime que c’est le terrain qui commande la réalité.
«Aujourd’hui, il y a des partenaires qui ont quitté le Mali, ce n’était pas prévu. Il y a des retards qui sont pris dans la mise en œuvre de l’Accord….Donc, il est mieux que les Maliens se retrouvent pour s’entendre de façon objective. Toute chose qui nécessite de se donner le temps, les moyens et la chance de résoudre les questions de sécurité un temps soit peu, voir comment on peut faire revenir les réfugiés, pacifier une bonne partie du pays et aller aux élections. C’est pour cela que nous avons dit à la Cedeao très clairement qu’on donnera notre réponse à la fin des Assises nationales de la refondation», a-t-il détaillé.
Pour sa part, la Plateforme s’est dit partante aux ANR. Selon son porte-parole Mohamed Ould Mataly, il vaut mieux une Transition réussie plutôt qu’une Transition bâclée. «Nous sommes de ceux qui sont d’accord pour aller vers les réformes», a-t-il déclaré.
Par contre, la CMA, selon son porte-parole Attaye Ag Mohamed, a dit qu’elle allait réfléchir avant de participer aux ANR. Il a aussi attiré l’attention du Premier ministre sur la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, notamment le volet intégration des ex-combattants.
Oumar DIAKITÉ
Source : L’ESSOR