Tous les maliens conviennent qu’il faut une refondation et les bases de celle-ci doivent se poser pendant le peu de temps qui reste au Colonel Assimi Goita et son Premier Ministre Choguel Kokalla Maiga. La ‘’Gouvernance de rupture et d’exemplarité’’ emboite le pas des prédécesseurs. Presque tous les Premier-ministres ont commencé par ces rencontres avant de ne pas pouvoir réellement réussir les missions à eux assignées ces dernières années.
Il est curieux que Choguel Maïga, après plusieurs années à fustiger les différents premier-ministres d’IBK, donne l’impression qu’il ne sait pas quoi faire et qu’il a besoin des autres pour trouver son angle d’attaque. Selon la Primature, les visites auprès des anciens Premiers Ministres consistaient, pour le nouveau patron du Gouvernement, à prendre connaissance de l’expérience de ses prédécesseurs. Il s’agit de faire en sorte que tous ces acteurs puissent se sentir impliqués.
La feuille de route de Transition reste connue, il serait inutile de réinventer la roue autours des rencontres politico-sociales. La Transition, selon les observateurs, est un régime de construction et non de gouvernance et le Mali n’a pas d’autres alternatives que d’être dans le délai face aux sanctions de la Communauté Internationale. Surtout face à la pression sociale qui se durcit de jour en jour. La Synergie des Sections Syndicales des Surveillants de prisons, avec un préavis de grève d’un mois à compter du 29 juin 2021, donne le ton. L’UNTM, quant à elle, donne 10 jours au Gouvernement pour avoir un éclairci sur ses revendications. Faute de quoi, son mouvement de grève suspendu, reprendra de plein droit.
Les partis politiques estiment que le nouveau patron de la Primature, nourrit les ambitions de prolonger le délai de la Transition avec son projet d’organisation des Assises Nationales de la Refondation (ANR) : « Il est clair que les chantiers que le Premier ministre veut ouvrir visent à préparer les conditions d’un prolongement de la période transitoire. En effet, il est évident que le temps restant ne saurait suffire pour entreprendre l’organisation non consensuelle “d’assises de la refondation” aux contours et à la durée imprécise, ensuite conduire les réformes et organiser la présidentielle et les législatives », indique le PARENA dans une Déclaration publiée le 17 juin.
Les urgences de la Transition imposent selon bon nombre de maliens de travailler régulièrement pour respecter le délai afin de faire sortir le pays de l’impasse à l’issue des élections démocratiques transparentes pour asseoir des institutions légitimes qui porteront le Mali dans le concert des nations.
Rappelons que le premier conseil de Cabinet tenu à la Primature a servi de cadre pour Choguel Maïga de fixer les priorités pour les huit mois restants. Il s’agit notamment de l’amélioration de la sécurité, les réformes politiques et institutionnelles, l’organisation d’élections crédibles, la réduction du train de vie de l’Etat, la moralisation de la vie publique, la fin de l’impunité et la satisfaction d’une part importante de la demande sociale.
Ousmane TANGARA
Source: Bamako News