Dans un article paru ce 14 juin, Human Right Watch déclare que la Fédération malienne aurait dissimulé les abus à l’encontre des joueuses mineurs et pointe du doigt l’entraineur principal de l’équipe féminine de moins de 18, Amadou Bamba à la tête de la sélection depuis 2016.
L’article de l’ONG internationale est formel : « des joueuses de l’équipe nationale féminine de basketball des moins de 18 ans du Mali ont affirmé avoir subi des abus sexuels de la part de leur entraîneur principal mais la Fédération malienne de basketball, bien qu’ayant été informée, n’a pas réagi…non seulement la fédération n’a pas agi en réponse à ces plaintes, mais elle s’est efforcée de dissimuler les abus de Bamba en promettant aux survivantes la sélection en équipe nationale en échange de leur silence ».
Toujours selon la même source, ces cas d’abus sexuel ont eu lieu pendant les compétitions internationales notamment la Coupe du monde féminine des moins de 19 ans de la FIBA en 2019 et le Championnat d’Afrique des moins de 18 ans en 2020.
Elles sont trois, victimes d’attouchement ou d’abus sexuel dans les chambres d’hôtels des joueuses, à en croire les révélations de l’ONG qui soutient avoir interrogé les victimes et leurs parents.
Ajara (nom modifié selon HRW), une ancienne joueuse aurait confié à son père : « Il [Bamba] est venu dans la chambre d’hôtel [de ma fille] à 2h00 du matin… Il a pris sa main, lui a fait toucher certaines parties de son corps. Il a mis ses mains dans sa culotte », lit-t-on
« Deux autres anciennes joueuses de l’équipe ont décrit des expériences similaires. Mariama (pseudonyme) a raconté à Human Rights Watch que lorsqu’elle avait 15 ans, Bamba a essayé d’avoir un rapport sexuel avec elle dans sa chambre d’hôtel, lors d’un voyage de l’équipe pour un tournoi international de la FIBA, et l’a exclue de l’équipe après son refus. Mariama a aussi affirmé que Bamba menaçait les filles de l’équipe d’emprisonnement si elles dénonçaient son comportement. Une troisième fille, Oumou (pseudonyme), a affirmé que quand elle avait 17 ans, Bamba a essayé de toucher sa poitrine et d’avoir des relations sexuelles avec elle : [« Quand j’ai refusé, il ne m’a pas laissée jouer. Il m’a mise à l’écart des matches. »], précise Human Right Watch.
Aussi, l’ONG ajoute que Mariama a déclaré avoir informé le président de la Fédération malienne de basketball, Harouna Maïga, de la tentative de Bamba d’avoir des relations sexuelles avec elle et de son exclusion subséquente de l’équipe. Elle a affirmé que Maïga lui avait alors offert de récupérer une place dans l’équipe si elle ne faisait pas un rapport officiel sur Bamba : « C’est comme cela que j’ai pu jouer [lors de tournois internationaux de la FIBA]. Le président a dit que tant que je ne désobéirais pas à l’entraîneur, je pourrais rester dans l’équipe. » Le père qui a décrit les abus subis par sa fille a également affirmé avoir informé Maïga, mais ce dernier n’a pas répondu.
La question qui taraude les esprits des acteurs du Basketball surtout au Mali, est pourquoi une telle révélation aujourd’hui ? La famille sportive et proches d’Hamane Niang dénoncent quant à eux une cabale contre le Président de la FIBA-Monde. Surtout que les manquements de la fédération à sa responsabilité d’enquêter ou de s’occuper des graves allégations d’abus ne datent pas de 2016.
Andiè A. DARA
Source: Bamako News