Le porte-parole du Comité National pour le Salut du Peuple, le colonel major Ismaël WAGUE, a accordé une interview à France 24. Sur le sort réservé à IBK, il a déclaré qu’il appartient à la justice de décider. Le porte-parole du CNSP a nié tout contact avec le M5-RFP. Quant à la durée de la transition, aucun délai n’a été donné, le colonel-major Wagué se contente de dire qu’elle sera la plus courte possible. Pour la présidence de la transition, le porte-parole laisse entendre que ça sera soit un militaire ou un civil. Cette question sera tranchée à l’issu d’une série de rencontres avec les forces vives du pays.
France 24 : Pourquoi vous avez fait ce coup d’Etat ?
Colonel major Ismaël WAGUE : Déjà il y avait un blocage au niveau du pays il y a longtemps. Ensuite il y a une partie de la population qui souffrait. Ensuite au niveau même de la défense, il y avait beaucoup de disfonctionnements dans l’armée, les militaires n’étaient plus en mesure de faire leur mission régalienne. Le niveau de corruption était trop élevé. Je vous dis clairement, je préfère éviter le mot coup d’Etat parce qu’il n’en est pas un.
Mais il a démissionné sous la contrainte
C’est ce que vous dites ? Est-ce qu’il a dit qu’il a démissionné sous la contrainte ?
Il a dit est-ce que j’avais le choix
Il n’avait pas le choix parce que lui-même il a vu comment les gens souffraient. Ça ne veut pas dire qu’il n’avait pas le choix parce qu’on avait braqué des armes sur la tempe. Non ! C’est une interprétation et chacun interprète à sa façon. Mais déjà on est en train de rencontrer des forces vives et à l’issue de la rencontre des forces vives on va mettre en place un conseil de transition avec un président de transition qui va être ou un militaire ou un civil. Mais on est en contact avec la société civile, les partis d’opposition, la majorité, tout le monde, pour essayer de mettre en place la transition. Donc, je ne peux pas vous dire quand est-ce qu’on va donner le pouvoir aux civils, parce qu’il faut mettre en place la transition.
Quel est le sort qui va être réservé à IBK?
Ce n’est pas à nous de le décider, il y a le système judiciaire qui va décider ça. Ce n’est pas notre travail.
Quels sont vos liens avec le M5 ?
On n’a pas de lien avec le M5. Aucun lien. On n’est pas manipulé par un parti politique, on n’a aucun lien avec le M5.
Mais en tout cas vous avez fait le même constat que vous n’étiez pas satisfaits avec IBK, le même constat qu’eux ?
Ce que les gens du M5 disaient c’était la vérité, mais ça ne veut pas dire qu’on était avec eux. On n’a aucun contact avec le M5, aucun. C’est après l’action comme tout le monde on les a contactés pour les entendre.
Vous avez vu que la communauté internationale condamne ce qu’elle appelle un coup d’État. Vous n’avez pas peur des sanctions ?
Mais forcément on n’a peur des sanctions. Parce que quand il y a les sanctions c’est le peuple qui souffre.
Le gouvernement de transition, il doit rester en place jusqu’à la présidentielle de 2023 ou la présidentielle peut avoir lieu avant ?
Mais ça va être une transition qui va être la plus courte possible. Il n’y a pas histoire de 2023 ou 2022. C’est tenir cette transition la plus courte possible et nous on va retourner à autre chose.
Dans ce gouvernement de transition, est-ce qu’il ne faudrait pas uniquement des civils ?
De toute façon ce sera des points de discussions qu’on va faire avec la société civile.
Est-ce que vous avez dialogué avec la CEDEAO pendant ce temps ?
On est en contact avec la CEDEAO, je dois même les rencontrer.
Vous avez des contacts avec l’armée française ?
Dans le cadre opérationnel en temps normal on est en contact avec Barkhane, avec… mais depuis qu’on est là, le CNSP est en place on n’a aucun contact avec l’armée française.
Vous n’avez pas peur que la situation actuelle favorise les groupes djihadistes ?
Bien sûr c’est notre hantise. Voilà pourquoi on demande aux partenaires de continuer à nous aider pour stabiliser.
Source : INFO-MATIN